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Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes / Photo : UN Women |
Hébergement des victimes, "prise en charge" des hommes violents… le premier ministre Edouard Philippe et la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa ont présenté ce lundi 25 novembre les mesures issues du Grenelle des violences conjugales.
SOCIÉTÉ — L'annonce était très attendue, deux jours après la manifestation #NousToutes contre les violences sexistes et sexuelles qui a rassemblé 49.000 personnes à Paris.
"Nous pouvons changer les comportements, nous allons le faire", a insisté depuis Matignon le Premier ministre, qui a parlé d’une "faillite collective" sur ce sujet.
"L'emprise" dans la loi
Il s’agira notamment de "mieux définir dans notre droit ce que recouvre le terme de violences", en créant une "nouvelle circonstance aggravante pour les auteurs de violences dans le cas de harcèlement ayant conduit au suicide", ou en inscrivant dans la loi la notion d’"emprise" psychologique, qui "prépare souvent la violence physique", a ainsi détaillé Edouard Philippe.
Il a également confirmé la volonté du gouvernement d’assouplir le secret médical, afin d’encourager les professionnels de santé à signaler les faits de violences dans "des cas très stricts, encadrés les cas d’urgence absolue ou il existe un risque de renouvellement de violence".
Merci de tout cœur à toutes les personnes engagées qui ont participé au #GrenelleViolencesConjugales pour mieux protéger les femmes.
Nous avons pu compter sur vous, je voudrais vous dire que vous pouvez compter sur nous pour #NeRienLaisserPasser ! pic.twitter.com/goUhJ3t3RI— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) November 25, 2019
Le Premier ministre a aussi annoncé la présentation en janvier 2020 d’un texte au Parlement afin de "suspendre l’autorité parentale" des parents auteurs de violence.
Le gouvernement a annoncé la création de "1 000 nouvelles solutions" d’hébergement d’urgence pour les victimes disponibles en janvier 2020, et souhaite encourager l'ouverture de centres de prise en charge des hommes violents. "Ce devrait être à l’auteur des violences de [quitter le domicile], pas à sa victime", a-t-il souligné.
Les enseignants devront suivre une "formation obligatoire" sur l’égalité et les personnels des établissements pourront utiliser "un formulaire unique de signalement" pour les enfants témoins de violences conjugales.
Vos pancartres, entre autres choses, nous ont fait rire et nous on fait pleurer. 💜✊🏿✊🏽✊🏻#NousToutes pic.twitter.com/UZoxwhdpH0— #NousToutes (@NousToutesOrg) November 24, 2019
Le gouvernement assure que "plus d’un milliard d’euros" est alloué à l’ensemble des actions pour l’égalité entre les femmes et les hommes, "dont 360 millions sur la lutte contre les violences faites aux femmes" sur un an.
138 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ancien compagnon depuis le début de l’année 2019, selon le décompte du collectif Féminicides par compagnon ou ex. L’AFP a elle recensé "au moins 117 femmes" tuées par leur conjoint ou ex-conjoint sur cette période.