ÉCONOMIE — Nice loin d'être exemplaire en matière d'égalité salariale.
D'après le palmarès 2019 du magazine économique Capital, dans la capitale azuréenne, septième aire urbaine de France, l’écart de rémunérations entre les hommes et les femmes s’élève à 22,8%.
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La pire ville du classement, Toulouse, affiche un gap de 30,2%.
C’est dans le Nord-Pas-de-Calais que les femmes seraient les mieux traitées en termes d’égalité salariale : dans l’aire urbaine de Douai/Lens, la 14e plus grande de France, l’écart de salaires est de 18%.
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À Nice, le salaire net horaire moyen d’un homme est de 15,6 euros, contre 12,7 euros seulement pour une femme.
Encore beaucoup de temps partiels
Comment expliquer un tel écart ? Les femmes sont plus nombreuses à travailler en temps partiel dans notre ville (23,7%, contre 8% des hommes en 2016).
L’écart observé est donc plus important lorsqu’on prend en compte le salaire net annuel moyen : les hommes perçoivent une rémunération 29% plus élevée que celle des femmes dans ce cas.
Cette différence de volumes horaires et de rémunérations s’explique en partie par une forte présence des femmes dans les emplois dits "non qualifiés" (par exemple dans le social, les services à la personne).
Très diplômées mais rarement patronnes
Pour les postes dits "qualifiés", la différence tiendrait à trois explications : la "ségrégation professionnelle" (des secteurs et des métiers différents), la discrimination pure et un déroulement de carrière différent, détaille Capital.
Pendant très longtemps, l'écart de qualification était pris en compte. Il n’est plus valable puisque désormais, les femmes sont autant voire plus diplômées que les hommes.
L’écart de salaires se fait bien après l'entrée dans le marché du travail, avec un accès moindre aux postes à responsabilité.
Elles représentent 55% des sortants de l’enseignement supérieur en 2010, mais seulement 40% des managers en 2017, souligne le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céréq) dans une étude sur les femmes managers.
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