La Ligue des Droits de l’Homme et l’Association pour la démocratie à Nice (ADN) évoquent le dépôt d’une plainte contre le député Éric Ciotti, au sujet de l’existence d’un fichier de noms que gérait son équipe, dévoilé par la presse cet été. L’entourage de l’élu évoque un document utilisé pour l’envoi des invitations aux différentes cérémonies. Une enquête de police était déjà lancée.
Dans le viseur de la LDH de cette autre association, « la création et la conservation de fichiers informatisés illégaux ».
Des perquisitions ont ainsi été menées en août à Nice dans le cadre d’une enquête ouverte sur des soupçons de fichage de personnes, établi sans leur consentement, avait indiqué le Parquet, confirmant des informations de Libération.
Une enquête préliminaire avait été ouverte en mai dernier du chef d’«enregistrement ou conservation de données à caractère personnel sensibles ». Ceci faisant suite au signalement au printemps d’un « lanceur d’alerte anonyme » informant de l’existence de ce document mis en place par les équipes du député et président de l’UDR Éric Ciotti.

Lesquels concerneraient plusieurs centaines de Niçois présentés comme « influents », qu’ils soient responsables associatifs ou commerçants par exemple, certains des noms étant suivis de la confession des intéressés (« confession juive », « confession chrétienne », pour les représentants cultuels), de mentions d’un handicap (« sourd », « non voyant ») ou de la mention « propriétaire foncier ».
Le camp Estrosi comme la gauche s’étaient émus de ces révélations, publiées juste avant le « top départ » de la campagne électorale.
« Pas un fichage électoral »
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait confirmé l’existence d’une plainte. À laquelle se joint donc une nouvelle initiative.
« Pour l’AdN comme pour la LDH, ces faits pourraient constituer une atteinte extrêmement grave aux libertés publiques et aux droits fondamentaux. Ils rappellent que le fichage illégal fondé sur les origines, la religion, la santé ou les opinions politiques n’a pas sa place dans une démocratie », est-il indiqué dans un communiqué de presse commun, transmis ce lundi 13 octobre.
- En août, l’entourage d’Éric Ciotti avait déjà répondu, évoquant des ressources « protocolaires », utilisées pour inviter des personnalités aux différents évènements publics, et non d’un « fichier électoral ». Il avait aussi fermement démenti l’existence d’une mention portant sur l’orientation sexuelle des personnes. Pour ce qui est des religions, elles n’étaient mentionnées que pour le cas des représentants cultuels, était-il encore assuré.



