Face aux risques de cancers qui menacent les pompiers au cours des interventions, le gouvernement a entrepris des démarches pour réviser les tableaux des maladies professionnelles. Un premier pas, qui permettrait une meilleure prise en charge sociale, grâce au combat d'une sénatrice des Alpes-Maritimes.
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Cela fait longtemps maintenant que l'inquiétude a grandi dans les casernes maralpines. Il faut en effet rappeler que les pompiers des Alpes-Maritimes, notamment, protestent pour enfin obtenir la reconnaissance de maladies professionnelles, dont sept cancers différents.
Peu de cancers reconnus comme étant imputables à la profession
Aujourd'hui, seuls deux d'entre eux sont reconnus comme directement imputables à cette profession, dont celui du nasopharynx. Or, lors de leurs interventions, les hommes et femmes en uniforme s'exposent à de nombreuses substances toxiques. Au fur et à mesure des années, cela finit par les atteindre, et plusieurs cas ont été recensés au sein des cantonnements.
À ce propos, Alexandra Borchio Fontimp (Les Républicains), sénatrice des Alpes-Maritime, a pu obtenir quelques progrès. Celle qui est aussi administratrice du Service d’Incendie et de Secours (SDIS 06), a obtenu en fin d'année dernière une réponse favorable du gouvernement.
Le chemin est encore long bien sûr, mais "le ministère chargé du Travail entame les démarches nécessaires à la révision ou modification des tableaux de maladies professionnelles afin d’intégrer le lien entre les cancers de la vessie, de la plèvre ou du péritoine et la profession de pompiers".
Le processus de traçabilité est lancé
L'élue azuréenne, qui se mobilise depuis un moment sur ce sujet, va poursuivre ses échanges avec le ministère, pour, comme elle le répète, "protéger ceux qui nous protègent". Son objectif est de soulever ce problème de reconnaissance des maladies, comme a pu le faire le Centre international de recherche sur le cancer, une branche de l'OMS, dans l'une de ses études.
Celle-ci confirmait que l'exposition professionnelle du pompier était "cancérogène pour l'homme". En France, les données épidémiologiques ne sont pas légion. Pour y remédier, une circulaire et des instructions ont été transmises mi-janvier aux différents SDIS par le ministère de l'Intérieur. Elles doivent permettre d'assurer une traçabilité des expositions aux polluants nocifs de chaque agent, "de manière uniforme sur tout le territoire national" précisait le Syndicat autonome SPP-PATS.