Philippe Vardon (RN) pointe des appels à la prière effectués dans un quartier niçois comme symbole du "clientélisme électoral" des élus face au "fondamentalisme islamiste". La Ville de Nice écarte ces accusations et assure avoir suivi les procédures dans un "soucis d'apaisement".
SOCIÉTÉ — 15 jours qu'il tempête. Sur les réseaux sociaux, Philippe Vardon (candidat RN aux municipales) n'a plus de mots assez durs pour dénoncer les appels à la prière islamique lancés depuis un haut-parleur du quartier Roquebillère, à Nice (lire notre article d'hier). Et son emportement semble partagé. Ses vidéos recueillent entre 200.000 et 400.000 vues sur les réseaux sociaux.
Pour lui, ces appels religieux, lancés depuis une mosquée installée dans un local social, symbolisent la main-mise de l'islam radical sur certaines parties de la ville et le "laisser-faire" de Christian Estrosi (LR).
"Le maire s'est préoccupé de la situation, contrairement à ce qui a été raconté par le candidat identitaire" défend-t-on du côté du cabinet. "Ces appels inappropriés n'ont pas duré, la police est intervenue."
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"Nous avons envoyé un courrier à l’imam en lui indiquant que, si ces faits se reproduisaient, nous demanderions au bailleur social de mettre fin au bail." Dans notre papier publié jeudi 14 mai, l'imam en question affirmait qu'il n'était pas à l'origine de ces appels à la prière, pointant "un fidèle qui doit avoir récupéré les clés du bâtiment et qui n'a pas encore été identifié."
"Le maire a également saisi le préfet. Ce dernier lui a confirmé que, depuis l'intervention de la police, ces appels à la prière ont cessé."
Le cabinet de Christian Estrosi défend une action "sans surenchère et sans communication visant à accentuer les tensions dans une période de confinement.".
Les vidéos partagées par Philippe Vardon (la Ville dénonce des "montages trompeurs") font état d'au moins deux appels, le premier le 27 avril, le plus récent le 11 mai. Il n'y en a pas eu de nouveaux, à notre connaissance, depuis.
Avant de conclure : "Monsieur Vardon cherche à faire le buzz avec des 'fake-news', des approximations et des polémiques de bas étage alors même que nous sommes en période de crise sanitaire. Ce n’est pas en répétant 100 fois sur les réseaux sociaux des mensonges qu’on en fait une vérité et qu’on agit efficacement pour les Niçois."
MAJ — Le Conseil régional du culte musulman (CRCM) Sud-PACA a tenu à préciser dans un communiqué de presse que "la pratique religieuse ne peut se réaliser qu'en parfait accord avec les lois et les autorisations nationales et locales de notre pays, loin de toute provocation qui sème le doute la discorde et la méfiance."
"La mosquée El Feth, qui a pris des mesures strictes pour arrêter cet appel, considère que cette erreur dont elle assume entièrement la responsabilité est regrettable."