Coup de gueule. Samedi, l'équipe de la chanteuse a posé aux reporters des conditions de couverture de son concert totalement irrespectueuses.
Une heure durant le 16 juillet, Clara Luciani a livré un show impeccable devant 7.000 personnes, malgré une chaleur étouffante. Le public niçois, réputé difficile, s'est montré tout à fait conquis. Le problème est ailleurs.
Comme il est d'usage, l'équipe de l'artiste avait placardé dans l'espace presse du Nice Jazz Festival les exigences fixées aux reporters pour pouvoir couvrir le concert. Tout d'abord, tous les photographes y sont refusés, contrairement à ce qui est prévu pour les autres performances du festival (Ibrahim Maalouf,…).
Le staff impose une "validation obligatoire des photos avant diffusion" par les médias. Les clichés doivent être envoyés à l'adresse mail d'un employé de Romance Musique pour pouvoir être publiés. Mais depuis quand quelque entreprise que ce soit peut dicter aux journalistes ce qu'ils peuvent placer ou non dans leurs pages ?
Plus étonnant encore, l'équipe de Clara Luciani — puisque rien n'indique que la chanteuse elle-même ait fixé ces règles — s'arroge une "obligation de retrait immédiat des photos, images, vidéos, posts et tout autre contenu en rapport avec l'artiste si le management, le label ou l'artiste en fait la demande."
Et là, on se pince. De quel droit un label pourrait-il appeler une rédaction pour faire retirer une photo ou un texte uniquement parce qu'elle ou il ne lui plairait pas ? Pourquoi accepterions-nous des artistes ce que l'on refuse d'un revers de main aux entreprises et aux hommes politiques à longueur d'année ?
Valider ou faire retirer une photo de presse n'a rien d'anodin. Chaque image est un langage à part entière, tout autant que les mots dans un papier. La communication de tel ou tel label ne devrait donc pas se croire autorisée à y mettre son nez.
De telles conditions posent également question dans un événement public, organisé par une mairie…
Contrairement aux autres artistes de cette 74e édition, Clara Luciani a refusé les propositions d'interviews de quasi toute la presse locale. C'est son droit le plus absolu. Mais aussi la marque d'un mépris certain.
Le 15 juillet, nos confrères de La Voix du Nord annonçaient qu'ils se refusaient à couvrir le concert de Véronique Sanson à Boulogne. Là encore, les conditions de couverture imposées par l’équipe de production ont franchi les limites.
« Obligation de retrait » : spoiler cher label, on s’en fout complètement pic.twitter.com/QyK31Ng01V
— Clément Avarguès (@ClementAvargues) July 16, 2022