Village de l'arrière-pays maralpin, Saint-Cézaire-sur-Siagne est confronté depuis plusieurs semaines à une recrudescence des attaques de loups. Une véritable catastrophe pour les éleveurs et les propriétaires d'animaux.
La fin de l'été a été difficile pour les élevages et certains habitants de Saint-Cézaire-sur-Siagne, localité située dans le moyen-pays maralpin, non loin de Grasse. En effet, ils sont nombreux à avoir subi depuis mi-juillet des attaques de loups, à un point rarement constaté dans ce village de près de 4.000 âmes.
Interrogé par nos confrères de Nice-Matin, Jacques Delaubette, adjoint au maire, confirme le caractère exceptionnel et brutal de ces événements. "On est confronté à ce phénomène pour la première fois. C’est du jamais vu. On est démunis. Et les gens s’inquiètent pour leurs animaux de compagnie", a-t-il observé. Il faut dire que chèvres, brebis, chiens, moutons et ânes ont tous été touchés.
Les canidés sont par exemple venus à trois reprises dans une grande propriété du chemin Lauvières. Nathalie a ainsi perdu en un mois deux brebis et une chèvre entre le 12 août et le 13 septembre. Mais les habitants ne sont pas les seuls à être victimes de ces descentes. La Chèvrerie du Bois d’Amont déplore la mort d’un ânon et d'une ânesse le même jour, puis d'une chèvre deux semaines plus tard.
Les éleveurs ont peur pour leur troupeau
Les éleveurs d'ailleurs vivent très mal la situation, à l'image de Julien Ancel et d'Yves Bibiano, dont les exploitations ont connu chacune trois offensives des loups. Bilan, deux brebis tuées, douze blessées et quatre disparitions pour le premier, sept brebis perdues pour le second.
Comme le précise France Bleu, le refuge Terre de Soleil a lui aussi été visé, une première en treize années d'existence. En moins de 48 heures, trois chèvres et un chien qui voulait protéger le troupeau y ont laissé la vie. Conséquence de ces offensives, les animaux du cheptel sont de plus en plus stressés.
On remarque également que les bêtes se rapprochent des habitations, ayant été aperçues à plusieurs reprises non loin des maisons, parfois même en journée. Une présence nouvelle, puisqu'auparavant, elles se concentraient surtout dans les montagnes.
Le manque de gibiers expliquerait ces attaques
Comment expliquer cette multiplication ? Le manque de gibiers, chevreuils et sangliers entre autres, est une partie de la réponse. Rappelons qu'en 2023, les 772 attaques de loups ont fait 1.818 "victimes", majoritairement des ovins (agneaux, brebis, moutons…), mais aussi 19 chiens de protection. 188 troupeaux ont été touchés.
Afin de se faire une idée du foyer de prédation dans les pré-alpes de Gourdon et mieux comprendre ces agissements, une étude a été lancée par la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM).
Le rapport final est prévu pour mai 2025. Soulignons enfin que le loup étant une espèce protégée, la régulation est très réglementée. Le quota pour 2024 est de 209 loups abattus, ce qui représente 19% de la population actuellement en France.
Il faut tout de même savoir que ces canidés ne sont pas dangereux directement pour l'Homme. Même si un animal au comportement inadapté doit être pris au sérieux. Il n'en reste pas moins une créature sauvage pesant 40 kilos, généralement craintive des habitants.
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