ÉCONOMIE — À Nice, la part des logements vacants s'établit en 2016 à 13,3%, un chiffre en hausse par rapport à 2010 (12,65 %).
Parmi les grandes villes étudiées par le dernier rapport de l'Institut Montaigne, la capitale azuréenne compte la plus importante part de vacance.
Sauf que le gouvernement ne l'entend pas du tout de cette oreille.
3 millions de logements vacants en France
Selon l'INSEE, la part des logements vacants a augmenté depuis trente ans dans tout le pays. Ils sont surtout présents dans les campagnes et les petites villes, mais leur proportion augmente aussi dans les zones "tendues", principalement les grosses agglomérations, où la demande est évidement la plus forte pour se loger.
La France comptait 8,4% de logements vacants au 1er janvier 2018, soit un peu plus de 3 millions de logements.
Les taux sont élevés à Paris (8,3% en 2016), Lyon (8,2%) ou encore Lille (9,1%).
Face à cette situation, l'exécutif veut pousser les propriétaires à remettre sur le marché les logements restés inoccupés depuis longtemps, comme l'annonce ce lundi 10 février le ministère du Logement.
Ce dernier prévoit "essentiellement" des mesures incitatives et excluant la réquisition auprès des particuliers.
"C'est inacceptable que notre pays compte autant de logements vacants alors que des solutions existent", ont affirmé dans un communiqué commun Julien Denormandie, ministre du Logement, et Jacqueline Gourault, sa ministre de tutelle à la Cohésion des Territoires.
"Il faut que les propriétaires de ces biens s'en saisissent."
Pas de réquisitions prévues
Comme le précise l'INSEE, la vacance peut définir "un logement proposé à la vente ou à la location, un logement déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d'occupation, un logement en attente de règlement de succession, un logement conservé par un employeur pour un usage futur au profit d'un de ses employés ou encore un logement gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire."
Certains d'entre eux restent "libres" peu de temps dans les grandes villes, par exemple parce qu'ils sont loués à des étudiants, mais d'autres le restent sur une longue durée : ce sont eux qui font l'objet du plan du gouvernement.
"200.000 logements du parc privé sont structurellement vacants dans les territoires tendus", affirme le communiqué des ministères.
Le plan consiste en partie à cartographier ceux qui sont vacants, pour "comprendre les raisons" de ce phénomène, et ainsi mieux informer les propriétaires pour les inciter à les louer.
"Certains peuvent avoir besoin des aides à la rénovation si le bien est trop dégradé (et) d'autres ont peur des impayés ou des dégradations", expliquent les ministères.
Le plan comprend bien un volet lié à la réquisition, mais ils ne devrait pas viser les propriétaires particuliers (protégés par le droit constitutionnel de la propriété), très majoritaires dans le parc de logements.