"Nouvelles solidarités et nouvelles responsabilités : les maires doivent avoir les mains libres !" réclament trois élus de grandes villes, analysant les ratés et les lenteurs dans la gestion de l'épidémie.
POLITIQUE — Une tribune pour tirer les leçons de la crise. Accompagné de Jean-Luc Moudenc (Toulouse) et de Arnaud Péricard (Saint-Germain-en-Laye), le maire de Nice appelle dans "La Tribune" a un "nouvel acte de décentralisation". Pour Christian Estrosi, les élus locaux ont prouvé leurs entière compétence et leur réactivité dans cette crise sanitaire… contrairement à l'État, qui a fait payer certaines de ses lacunes à la communauté nationale.
Le président-délégué de la Région Sud aborde le débat de "l'après" dans une position de force : son action à Nice a été saluée au niveau local comme national. Dans le dernier baromètre du "Figaro", il est l'homme politique d'opposition le plus populaire de France, et la troisième personnalité en qui les Français accordent le plus leur confiance, derrière le ministre de la Santé Olivier Véran et celui de l'Économie, Bruno Le Maire.
C'est au coeur de cette séquence particulière que Christian Estrosi signe un texte particulièrement engagé en faveur de l'octroi de nouvelles (larges) prérogatives pour les élus locaux.
"Au plus près des besoins"
"Depuis le début cette crise, ce sont les collectivités qui ont pris dans l'urgence les décisions nécessaires à la protection des populations et pour répondre à leurs besoins essentiels" souligne-t-il, avec ses deux homologues.
"Surtout, nous avons démontré que nous sommes les mieux à même d'organiser de nouvelles politiques publiques, liées à la sécurité sanitaire, à la santé, à la cohésion sociale, qui pour fonctionner, doivent être décidées au plus près des besoins."
Ils appellent ainsi à ce que les élus aient "les mains libres pour imaginer et faire vivre ces 'nouvelles solidarités'".
"Organiser la santé du quotidien"
Les trois maires veulent pouvoir gérer "de nouvelles missions liées à la sécurité sanitaire. (Nous avons) démontré l'efficacité de (nos) relais locaux dans ces domaines. Dans la continuité de ces actions, nous pourrions également gérer l'ensemble de la compétence de gestion des risques et de contrôle environnemental (…)."
"Le pragmatisme des élus locaux est gage d'efficacité"
Ils veulent ainsi pouvoir diriger "l'organisation de la santé du quotidien. (…) Le pragmatisme des élus locaux est gage d'efficacité, pour faire parler et optimiser les synergies nécessaires, sans distinction ni dogmatisme, entre l'hôpital public, les cliniques privées, la médecine de ville, les Ehpad, les laboratoires."
"Nous ne pourrons réussir que si les Maires gèrent demain l'ensemble des politiques sociales et de solidarités" poursuivent-ils.
"Cette période a creusé les inégalités sociales. Il est temps de s'occuper des plus modestes, de ceux qui sont continuellement oubliés par le système. Pendant ce confinement, les Français ont collectivement réalisé combien les caissières, les livreurs, les chauffeurs, les salariés de nos PME, les employés…ont un rôle crucial au sein de notre société."
Avant de faire valoir le fait que "reconnaître ces nouvelles missions, c'est aussi répondre à la crise de représentativité que connaît notre pays depuis plusieurs années.Nous voulons remettre l'humain au cœur de notre société pour construire des territoires résiliants, durables et solidaires."
Pour Jean-Luc Moudenc, Arnaud Péricard et Christian Estrosi, la crise sanitaire a été une nouvelle fois l'occasion de percevoir les limites d'un système bien trop centralisé.
"Que l'État revienne à la souveraineté et à la Nation"
"L'Etat et les collectivités sont les maillons d'une même chaîne républicaine mais dans tous les domaines confiés historiquement à l'Etat, l'échelon central n'est plus efficace" pointent-ils ainsi. "Les collectivités (doivent devenir) de véritables partenaires et non des supplétifs."
Pour conclure, les trois édiles analysent la situation ainsi : "Après la crise, si l'État veut être plus fort, plus performant, plus lisible, il devra (…) nous confier la gestion du quotidien et gérer uniquement des compétences liées à la souveraineté et à la Nation. Et qu'il le fasse vraiment."
- Lire le texte intégral dans "La Tribune"
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