POLITIQUE — Le président veut faire de la lutte contre l'islam radical l'un de ses axes de campagne pour 2022. Et cela commence dès cette semaine.
Il est attendu mardi à Mulhouse, dans le quartier de Bourtzwiller qui "concentre un certain nombre de problématiques", comme la pauvreté ou la délinquance, et "où la République doit réaffirmer sa présence", selon l'Élysée, cité par l'AFP.
Emmanuel Macron a prévu d'assister à un point de situation avec les forces de l'ordre, puis à une table-ronde avec des représentants d'associations sociales, culturelles, religieuses ou sportives.
Il devrait ensuite faire une déclaration publique, accompagné du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, du secrétaire d'Etat Laurent Nuñez, de Gabriel Attal (Jeunesse) et de Roxana Maracineanu (Sports).
Cette visite de terrain lui donnera l'occasion d'aborder les deux grands piliers de son plan.
Plan en 25 "actions"
Le premier, coercitif, avec "la lutte contre le repli communautarisme, le séparatisme islamiste et le radicalisme".
Il s'agit de cas comme les écoles hors contrat "qui ne respectent pas les principes républicains", les jeunes filles non scolarisées, la séparation hommes-femmes dans les piscines, le censure de films ou de spectacles, associations culturelles qui deviennent religieuses, selon une source gouvernementale, toujours auprès de l'AFP.
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Il présentera aussi un volet positif de "reconquête républicaine des quartiers qui en ont besoin" en terme de services publics, de culture, d'équipements sportifs, pour que les habitants ne soient pas tentés d'aller vers des "circuits parallèles".
Au total, la stratégie du gouvernement devrait s'appuyer sur quelque 25 actions, selon un document de travail datant de janvier et dévoilé par Le Point ce week-end.
Pas de prise de position sur le voile
Le chef de l'État devrait annoncer des initiatives pour l'organisation d'un "islam de France", notamment la formation des imams et le financement des lieux de culte par des pays étrangers.
"Le président de la République ne souhaite en revanche pas aller sur le terrain du voile, qui divise sa majorité et sur lequel le Rassemblement national nous a provoqué", selon une source gouvernementale.
La droite appelle depuis des mois Emmanuel Macron à faire preuve de plus de fermeté sur ce dossier. "On est en train de perdre le combat contre l’islamisme", affirme dimanche dans le JDD le chef de file LR du Sénat Bruno Retailleau pour qui, "bientôt, il sera trop tard".