CRISE SANITAIRE — Et une nouvelle tournée de Didier Raoult dans les médias. Alors que le gouvernement présentait cette semaine sa stratégie de déconfinement, le controversé professeur marseillais est (notamment) l'invité ce jeudi 30 avril des pages de "Paris Match" et d'une émission ce soir sur BFMTV.
Le magazine lui a rappelé qu'en mars il avait affirmé "douter que le Covid-19 entraîne 10.000 morts" et que nous sommes aujourd'hui à plus de 200.000 décès dans le monde dont plus de 20.000 en France. M. Raoult a reconnu "une erreur."
"Oui je reconnais une erreur. J’ai dit que je doutais qu’il y aurait plus de 10.000 morts. J’aurais dû dire : 'Je ne pensais pas qu’il y en aurait autant que ça.'"
Un "virus pas si méchant"?
Avant de nuancer son propos : "Ceci étant, chaque année, dans le monde, 2 millions de personnes meurent d’infections respiratoires. En janvier 2017, dans l’indifférence générale, la grippe hivernale a tué près de 15.000 personnes. Attendons le bilan du Covid-19 sur la mortalité moyenne annuelle de la population française avant de qualifier la situation de grave."
Dans le "Journal du dimanche" en février, il affirmait déjà que "Ce virus n'est pas si méchant, ce n'est pas un meurtrier aveugle. Le taux de mortalité, est estimé aujourd'hui aux environs de 2% c'est-à-dire équivalent à celui de toutes les pneumonies virales présentes à l'hôpital. Sans être devin, je doute que le virus chinois fasse augmenter, du moins chez nous, le nombre de décès par pneumonie."
Interrogé sur son traitement et sur les effets secondaires qu'il est accusé d'entraîner, Didier Raoult affirme ne douter "absolument pas : L’hydroxychloroquine est le traitement de référence pour les pneumopathies [infections du système respiratoire]. Un Américain sur huit en prend une fois par an!"
"Une étude internationale sur la sécurité du traitement hydroxychloroquine, bientôt publiée, démontre la fiabilité de cette molécule. (…) Ce traitement est bête comme chou, c’est pour ça qu’il irrite."
Le Conseil scientifique "ne sait pas de quoi il parle"
Pourquoi a-t-il quitté le Conseil scientifique créé par le gouvernement pour lutter contre la pandémie ? "On ne peut pas mener une guerre avec des gens consensuels. Le consensus, c’est Pétain. Insupportable" a-t-il lancé à "Paris Match".
"On ne peut pas décider de cette manière. Ces personnes ne savaient pas de quoi elles parlaient ! Et chacun poussait ses billes en avant (…)"
"Il n’y a rien de fiable scientifiquement là-dedans. De mon côté, j’ai fait ce qu’il fallait faire en créant l’infectiopôle, je suis prêt et organisé."
Citations : Paris Match