CRISE SANITAIRE — Emmanuel Macron refuse les “procès” en mauvaise gestion. Dans un entretien accordé au magazine “Le Point” et publié ce mercredi 15 avril, le président de la République affirme “assumer totalement” le maintien du premier tour des élections municipales le 15 mars, deux jours avant le confinement, et son action vis-à-vis des masques de protection.
Le chef de l’Etat raconte avoir “hésité” à reporter les élections avant de décider, le 12 mars, de les maintenir, avis du Conseil scientifique à l’appui.
“Si le Conseil scientifique m’avait dit que les maintenir mettrait la santé des Français en danger, je ne les aurais pas maintenues”, déclare-t-il.
Éviter l’idée d’une “manipulation”
“J’assume totalement la décision”, a-t-il insisté. “Le Premier ministre a consulté toutes les forces politiques et personne n’a pensé qu’il fallait les reporter. Il en est de même lorsque je consulte Richard Ferrand et Gérard Larcher”, respectivement présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat.
“Je ne voulais pas que le pays pense qu’il y avait une manipulation, que les gens puissent se dire que j’avais trouvé là un prétexte pour ne pas les organiser”, confie aussi Emmanuel Macron.
“Les gens ont sans doute été davantage contaminés ces jours-là dans les bars ou les sorties en plein air que dans les bureaux de vote”, estime-t-il.
Le gouvernement doit décider sur la base d’un rapport remis le 23 mai si le second tour aura lieu le 21 juin ou s’il sera encore reporté, à l’automne ou l’année prochaine.
“Je refuse de recommander le port du masque”
Le chef de l’État s’est également défendu au sujet des masques, dont l’Etat a commandé début avril plus d’un milliard d’exemplaires mais dont de nombreux personnels soignants déplorent la pénurie.
“Dès le début de la crise, nous faisons le choix de gérer la distribution et de prioriser les personnels soignants et les personnes les plus exposées”, explique-t-il.
“Je refuse aujourd’hui de recommander le port du masque pour tous et jamais le gouvernement ne l’a fait”, ajoute-t-il.
“Si nous le recommandons, ce serait incompréhensible. Les soignants en souhaitent davantage, c’est normal et c’est bien l’objectif de notre agenda de production que de répondre à cette attente”.
“On me fait le procès d’il y a 15 jours, mais moi, sur les stocks, je ne ferai pas le procès de mes prédécesseurs, même si parfois ce serait plus facile”, assène encore le président.