“On ne saurait transformer, dans un État de droit, les agents du maintien de l’ordre en des combattants en lutte” martèle la commission consultative des Droits de l’Homme dans son nouveau rapport.
“Les policiers sont des professionnels formés et habilités à faire un usage légitime et proportionné de la force” tient-elle à rappeler dans cette déclaration qui appelle à une prise de conscience urgente de l’État.
Rappelant les nombreux cas de violences policières survenues depuis fin 2018 et tout au long de l’année 2019, la Commission pointe aussi les nouveaux cas, en ce début 2020, “d’usage disproportionné de la force et des armes dites non-létales.”
Arrêter avec la logique de la “riposte”
“La CNCDH est consciente des graves difficultés et violences auxquelles sont confrontées les forces de l’ordre, jusqu’à l’épuisement et au suicide, dans un contexte où se sont succédés depuis plus de quatre ans l’état d’urgence, la crise des ’gilets jaunes’ puis un conflit social prolongé”, peut-on notamment lire dans une déclaration publiée ce mardi 28.
“Mais l’institution nationale de protection des droits de l’Homme ne peut admettre, poursuit-elle, la rhétorique de la ’riposte’ à laquelle ont eu recours les pouvoirs publics, renvoyant dos-à-dos les agissements des forces de l’ordre et les violences commises par certains manifestants.”
Une crédibilité policière “dégradée”
La Commission nationale consultative des Droits de l’Homme rappelle le “cadre légal très précis” encadrant l’usage de la force et dénonce le fait que la “multiplication des violences dégrade la crédibilité des forces de l’ordre” et fait monter des “craintes” chez les Français, “parfois tentés de renoncer à prendre part aux manifestations” nuisant ainsi évidemment à la liberté de manifester.
Seuls 43% de nos concitoyens font “confiance” aux forces de l’ordre, selon un sondage de l’Ifop publié mercredi dans L’Express.
“Le matraquage de personnes au sol ou l’usage de LBD pointés sur le visage de manifestants sont inadmissibles et doivent faire l’objet d’une condamnation ferme et définitive de la part des plus hautes autorités politiques” martèle encore la CNCDH.
Toujours d’après le rapport, “aucun examen critique du commandement, de la mobilisation d’unités non spécialisées dans le maintien de l’ordre, des techniques d’intervention, ou encore du suréquipement des forces de l’ordre n’a abouti.”