Nice Côte d'Azur a su prendre les devants et dépasser ses compétences exclusives pendant la crise sanitaire puis celle des réfugiés ukrainiens, s'imposant comme un modèle de gestion. Son président appelle aujourd'hui l'État à enfin passer la seconde au sujet de la décentralisation. Quitte à changer de paradigme, du tout au tout.
Il veut que les collectivités puissent se positionner sur une variété de compétences qu'elles seraient en capacité d'assurer avec plus d'efficacité que l'État.
Christian Estrosi souhaite évidemment que plus de pouvoir aille au "local". Mais surtout que la décentralisation amorcée depuis des décennies évolue radicalement.
Dans une tribune publiée dans Le Figaro ce 15 mars, le maire de Nice est très clair : "toute compétence non expressément attribuée par la Constitution à une autorité nationale doit être susceptible d'être exercée par une collectivité dès lors qu'elle en fera la demande".
Sans cela, impossible de s'extraire des "blocages permanents" que chacun dénonce depuis des décennies.
Avec un argument qui a le mérite de l'évidente simplicité : "L'État pourra ainsi se recentrer sur les domaines dans lesquels il est le plus utile. Renforcer nos compétences, c'est permettre à l'État de renforcer son action sur ses compétences régaliennes et donc d'être plus efficace".
Christian Estrosi aimerait également que la réflexion se poursuive sur "la répartition des rôles entre les différentes collectivités". Avec notamment cette idée de "conseillers territoriaux" pour fusionner élus départementaux et régionaux, "avec cette logique de bassins de vie".
Le patron de la métropole niçoise recommande aussi de mettre fin aux compétences en doublon, souvent synonymes de gaspillages.
Il n'évoque pas ici une fusion de la Métropole et du Département des Alpes-Maritimes, même si son premier adjoint Anthony Borré a bien pris soin de bombarder le CD06 dans nos colonnes fin janvier.
Avant de conclure sa tribune en indiquant que "la réflexion engagée par le président de la République sur la réforme des institutions doit permettre cette nécessaire nouvelle étape de décentralisation qui, en faisant confiance aux territoires, permettra à la France audacieuse des élus locaux, de prendre en main son destin et d'apporter sa contribution à la réussite de notre pays".