À l'occasion de l'arrivée du Tour de France à Nice, les hôtels ont fait le plein… à 98 % ! Un chiffre parmi d'autres pour illustrer un été, et plus largement, une année 2024 de tous les records, portée par plusieurs rendez-vous internationaux. Bilan et perspectives avec Jean-Sébastien Martinez, le directeur-général de l'Office du tourisme métropolitain depuis un an.
L'été a été marqué par le ras-le-bol des populations contre le "surtourisme" en Italie et en Espagne : comment éviter que cela n'arrive sur la Côte d'Azur ?
Jean-Sébastien Martinez : Il est important de souligner que Nice Côte d’Azur ne peut pas être comparée à une ville comme Venise. Notre territoire bénéficie d’une véritable diversité avec des contours qui s’étendent sur 51 communes offrant des expériences variées tant urbaines que naturelles. Du littoral au Haut-Pays en passant par le Moyen-Pays, le tourisme est réparti et l’afflux de visiteurs mieux maîtrisé. Sur notre destination, il n’y a ni rejet ni tension particulière.
Par exemple, nous avons récemment observé une forte affluence à Èze, mais en instaurant quelques régulations, comme des limitations autour du jardin botanique, la situation s’est rapidement stabilisée.
Il est évidemment essentiel de veiller à une meilleure répartition des flux touristiques, tant dans l’espace que dans le temps. Nous travaillons activement avec la Métropole, la Région Sud et d'autres partenaires pour déployer des outils technologiques afin d’analyser l’impact des flux, en ciblant des sites sensibles à préserver, comme la Gordolasque. Mais aussi de développer des services pratiques comme le PASS Sud Azur.
"Ici, 42 % des emplois sont liés au tourisme"
Nous suivons également de près l'opinion des résidents. Chaque année, nous menons un sondage qui montre que 60 % des habitants de la Métropole niçoise ont une opinion favorable du tourisme.
Ils en saisissent bien l’intérêt économique – 42 % des emplois sont liés au secteur – et en sont fiers, car il contribue à l’attractivité et à la vitalité de leur territoire.
Nous développons aussi le tourisme en dehors des périodes de haute saison en proposant des offres culturelles et patrimoniales avec l’inscription UNESCO de la ville de Nice comme fil conducteur, qui rencontrent un grand succès et suscitent la curiosité des habitants.
"Nous soutenons les évènements locaux et les associations"
L'OTM n'est donc pas présent que sur le littoral ?
Absolument. L’Office de Tourisme Métropolitain Nice Côte d’Azur a en charge l’attractivité touristique des 51 villes de la Métropole Nice Côte d’Azur. Nous valorisons chacune de ces communes sur des salons et lors d’événements professionnels, car elles sont toutes complémentaires.
Un organisateur d'événements choisissant, par exemple, Nice, Cagnes-sur-Mer ou Saint-Laurent-du-Var pour ses infrastructures de séminaires, du MICE ou d’hôtels, peut aussi faire découvrir à ses participants la richesse du littoral, Moyen et du Haut-Pays, avec une offre diversifiée en matière de nature, de culture, de gastronomie et d'activités en plein air.
En parallèle, nous soutenons l'événementiel local et les associations (au nombre de 75 cette année) grâce à un fonds de soutien de 180.000 euros, dont 150.000 euros sont alloués aux communes en dehors de Nice.
Nous sommes particulièrement investis dans des événements locaux comme le Label Cuisine Nissarde, que nous gérons depuis plus de dix ans. En 2025, pour son anniversaire, nous organiserons un dîner de gala au lycée Paul-Augier et dévoilerons un nouveau livre sur la cuisine niçoise, avec un accent particulier sur son histoire.
"Nous souhaitons renforcer l’expérience Riviera"
Comment comptez-vous faire vivre, davantage encore, l'inscription de Nice à l'UNESCO ?
L’inscription de Nice au patrimoine mondial de l’UNESCO, sous le label de "ville de villégiature d'Hiver de Riviera", couvre un périmètre de plus de 522 hectares, et beaucoup de Niçois eux-mêmes n’en sont pas pleinement conscients. Notre rôle est donc de faire vivre et de rendre visible cette richesse historique, en la valorisant à la fois pour les résidents et pour les visiteurs.
Nous avons déployé des totems, des plaques et des clous de jalonnement qui marquent les nombreux points d'intérêt de cette zone patrimoniale, les incitant ainsi à lever les yeux et à découvrir ces trésors cachés. Cela constitue un véritable circuit touristique à travers la ville.
Nous avons aussi développé une application immersive et plusieurs parcours commentés qui permettent de plonger dans l'histoire de la Riviera.
Par ailleurs, nous souhaitons renforcer l’expérience "Riviera" en la liant à des initiatives comme le label "Nice Hôtel Historique". Prochainement, nous dévoilerons la liste des 9 hôtels historiques de la ville, qui ne se limitent pas aux établissements de luxe, mais incluent aussi des lieux plus modestes, tout aussi significatifs pour la préservation de l'architecture et du patrimoine.
Nice, c’est le berceau du tourisme de Riviera, un art de vivre, une manière d’accueillir. Pour célébrer cela, nous allons bientôt lancer des "packs" qui permettront aux visiteurs de (re)vivre, à travers divers week-ends, l'atmosphère de la Belle Époque : une soirée à l'opéra, un banquet d’époque, etc.
"L’année 2025 s’annonce particulièrement dynamique"
Quelles sont vos principales perspectives pour développer encore l'attractivité de la destination ?
Nous mettons un accent particulier sur la diversification de notre calendrier d’événements, notamment durant la période plus calme, entre le 15 octobre et le 15 mars.
À ce titre, nous avons déjà décroché un rendez-vous majeur pour 2025 : EVO, la plus grande organisation de jeux de combat au monde, qui se déroulera à Nice du 10 au 12 octobre.
De plus, nous organiserons le Nice Boating Tomorrow, le 1er salon du nautisme durable, au port Lympia, dans le tout nouveau Centre des congrès. Ce sera d’ailleurs l’événement qui prendra la suite de la Conférence des Nations Unies pour l’Océan, qui se tiendra ici.
L’année 2025 s’annonce particulièrement dynamique, avec le Paris-Nice, le semi-marathon, le Festival du livre, le Nice Jazz Fest, l’UTMB, l'Ironman et son Championnat du monde, ainsi que des nouveautés exceptionnelles, à l’instar de Jubil, le festival de l’humour porté par Gad Elmaleh. Nous avons de vastes projets pour continuer à faire de Nice Côte d’Azur une référence incontournable du tourisme et de l’événementiel, tout au long de l’année !
En savoir +
- Le site web de l'Office du tourisme métropolitain Nice Côte d'Azur