Un programme en trois piliers : "l’autorité, la liberté et l’identité". Dans une interview accordée au Figaro, Eric Ciotti a détaillé ses ambitions à l'approche du congrès des Républicains qui désignera le candidat de la droite pour 2022.
"Aucun sondage ne peut prévoir le choix des militants" assure le candidat maralpin qui entend bien "créer la surprise".
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À l'approche du congrès des Républicains prévu le 4 décembre, Eric Ciotti se montre confiant. Il poursuit son opération séduction sans changer de ligne, peut-on comprendre dans une interview publiée dans Le Figaro.
Un "ultra programme" rigoureux avec des propositions très à droite qui flirtent parfois avec avec la ligne du Rassemblement national.
A l'instar de Marine Le Pen qui souhaite inscrire la préférence nationale dans la Constitution, le député azuréen compte "instaurer une priorité nationale et communautaire européenne" sur "l’emploi, les allocations et le logement".
Une volonté qui se retrouve notamment sur le sujet des allocations "non contributives" - APL, RSA, allocations familiales. "Aucun étranger ne pourra les percevoir avant une présence de six ans sur le territoire national" avance-t-il.
Seul le "traitement des urgences vitales" serait accordé "à un étranger en situation irrégulière".
Egalement inscrite au volet social : "une fusion de toutes les allocations sociales" plafonnées "aux deux tiers du Smic", soit environ 840 euros net.
Instaurer "des quotas" d'immigration
Axe majeur du programme : l'immigration. Le Républicain souhaite entamer un référendum sur cette thématique "notamment pour instaurer des quotas".
Un point renforcé par le souhait de revenir au droit du sol "pour ne pas devenir Français par hasard".
Eric Ciotti entend également agir sur le plan religieux avec "l'inscription dans la Constitution de nos origines judéo-chrétiennes" ainsi que l'interdiction du port du voile aux jeunes filles mineures et "dans les espaces des services publics".
Des mesures très ancrées à droite, mais il l'affirme, il faut "poser des propositions fortes, prêtes à rompre avec le politiquement correct". Cet axe renforcera sans doute son ancien mentor Christian Estrosi, qui le juge "ouvertement Lepéno-compatible".
Un "politiquement correct" souvent égratigné par le Niçois, comme en octobre 2020 :"il faut que la police puisse tirer. La racaille doit être éradiquée quoi qu’il en coûte !" avait-il martelé après l'attaque au mortier d'artifice d'un commissariat.
Serrer la vis économique
C'est une mesure qui fait couler beaucoup d'encre : celle concernant la suppression de 250.000 postes d'agents de la fonction publique.
Comme indiqué dans cet article, le rival de Valérie Pécresse vise "une réduction des dépenses publiques à hauteur de 100 milliards d’euros".
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Une économie destinée à financer certains avantages fiscaux, notamment la suppression de l'impôt progressif sur le revenu, remplacé par une "flat tax" commune.
Dans son entretien, le candidat à l'investiture des Républicains a aussi réaffirmé son envie de supprimer les droits de succession, qualifiés d'"impôt sur la mort".
Le programme comprend aussi une "réforme de décentralisation basée sur deux échelons territoriaux : une cinquantaine de provinces localisées autour de grandes villes-centres et les communes, cellules de base de notre démocratie".
Une proximité avec Zemmour
"J’ai de l’amitié pour Éric Zemmour, je partage beaucoup de ses idées" affirme le député azuréen. Une proximité assumée avec le polémiste, pour qui Eric Ciotti pourrait voter au second tour de la présidentielle en cas de duel "hautement improbable" avec Emmanuel Macron.
En 2017, pour le duel Macron - Le Pen, le questeur de l'Assemblée Nationale n'avait pas émis de ligne de vote à l'attention de ses partisans, rejettant ainsi le "Front républicain".
Lors des régionales de 2021, il avait soutenu du bout des lèvres Renaud Muselier (LR) face à Thierry Mariani (RN), juste avant l'élection et après avoir mené une campagne ouvertement hostile au candidat de son parti.