D'après son entourage, Eric Ciotti espère capitaliser sur une nette victoire au congrès des Républicains pour amorcer une dynamique propre à le propulser vers la mairie.
Certains symboles ne trompent pas. Au lendemain de sa réélection au poste de député des Alpes-Maritimes, c'est dans un café tout proche de l'Hôtel de Ville qu'Eric Ciotti savourait sa victoire avec ses proches, en juin dernier.
Plusieurs semaines durant, il venait de mener campagne contre le candidat envoyé par le camp de Christian Estrosi pour le déloger. La rupture entre les deux hommes est consommée depuis des années.
Entre 2017 et 2019, Eric Ciotti avait déjà eu des envies de mairie. Conférences de presse assassines, tacles dans la presse… Le Niçois s'était presque lancé. Avant de renoncer, refroidi par un mauvais sondage et la frilosité du parti.
Plusieurs hommes politiques majeurs du coin, qui ont partagé sa route pendant longtemps, estiment qu'il n'ira pas la prochaine fois non plus. Qu'il affronte Estrosi pour prendre la lumière en local, mais que tous deux s'arrangeront en 2026. Le sortant s'est d'ailleurs déjà déclaré candidat à sa réélection, en début d'été.
Ciotti, qui magnait l'esquive avant 2020, ne cache plus ses ambitions. Un changement de discours particulièrement flagrant, même s'il y a des précédents (on vous parlait de sa stratégie au cours cet "indiscret politique" de septembre), dans un grand portrait de lui paru dans le Journal du dimanche le 26 novembre (article payant).
"Où s’imagine-t-il en 2027 ? (Sa) réponse fuse : 'À la mairie de Nice'. Ciotti a les municipales de 2026 en ligne de mire" notent ainsi nos confrères.
"Là, il a juste envie de crever l’autre', résume crûment un cadre LR" pointant vulgairement Christian Estrosi.
"Depuis leur rupture, c’est son idée fixe, la part irrationnelle d’un homme réputé pour la froideur clinique de ses analyses. Cet élu sudiste en est convaincu : 'Il veut être président du parti afin de créer une dynamique pour Nice. Il n’y a que ça qui l’intéresse'."
Au lendemain du Congrès de la droite, une autre campagne, bien moins molle, pourrait donc commencer. Cet été déjà, le député LR avait multiplié les déclarations chocs sur la délinquance dans les Alpes-Maritimes, profitant du terrain médiatique en l'absence du maire, parti en Afrique du Sud.
Il aura fort à faire s'il veut espérer déloger son ancien mentor de son fauteuil… Au bout d'une quinzaine d'années de pouvoir municipal, Christian Estrosi rassemble encore 80% de taux d'approbation, après avoir été réélu sans coup frémir par deux fois, en 2014 puis en 2020.