C'est un sujet récurant chez Les Républicains. Aux côtés des thèmes de l'immigration et de la sécurité se loge la suppression des postes de fonctionnaires. Eric Ciotti en propose 250.000, s'il était élu président. Qu'en disent ses rivaux ?
Combien de fonctionnaires devront prendre la porte au cours du prochain quinquennat ? À droite, la course à l'échalote est lancée.
Eric Ciotti, candidat à la primaire, entend "dégraisser" dans la fonction publique pour effectuer 100 milliards d'euros d'économie. Pour y parvenir, le député azuréen est prêt à supprimer 250.000 postes.
"Nous avons un million d’agents publics de plus qu’en Allemagne et je n’ai pas l’impression que leur service soit défaillant" a souligné le candidat maralpin pour justifier son choix.
Une mesure qui permettrait de financer certains avantages fiscaux de son programme très libéral, comme la suppression de l'impôt progressif sur le revenu.
Concrètement, "tous les métiers qui participent à la sécurité de notre nation, police, justice, gendarmerie, défense nationale" seraient exemptés ainsi que "les soignants". Le candidat prône aussi "le retour aux 39 heures dans la fonction publique".
Quel programme chez ses adversaires ?
Du côté de sa rivale Valérie Pécresse, ce sont "près de 200.000 postes" dans la "gestion de l'administration" qui pourraient disparaître. Une opération pour permettre "des créations de postes dans les trois missions cruciales : éduquer, protéger, soigner" a précisé la présidente de la région Ile-de-France.
Dans le clan de Xavier Bertrand, les chiffres n'ont pas encore émergé. Olivier Paccaud, l’un de ses porte-paroles, souhaite rester "prudent avec le rabot sur les fonctionnaires".
"Je ne toucherai pas au cheveu d'un seul soignant" a tout de même annoncé le président des Hauts-de-France au micro de Sud Radio. Il préfère miser sur un "sur-mesure" avec des suppressions "à l'occasion des départs en retraite et des fins de contrat".
Michel Barnier se démarque en affirmant qu'on"ne peut pas rendre les fonctionnaires responsables quand l'Etat ne fonctionne pas."
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Comment procéder ?
Dans tous les cas, ces suppressions inciteraient à "revoir complètement toutes les politiques publiques" estime Valérie Pécresse.
Un travail titanesque en raison des "doublons" pointés du doigt par l'ancienne députée : "Etat, régions, départements, communes font tout en même temps avec des services qui se concurrencent."
Les proches de Michel Barnier restent perplexes, comme le sénateur Cédric Vial : "Supprimer des fonctionnaires : la question, c’est de savoir où, et lesquels. Il y a des difficultés des services publics dans le monde rural."
Plus timides en 2021 qu'en 2016 !
Les chiffres avancés par les candidats sont nettement en retrait par rapport à certaines propositions plus anciennes.
En 2016, Nicolas Sarkozy tablait sur 300.000 postes en moins. Alain Juppé envisageait entre 250.000 et 300.000 suppressions.
Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire souhaitaient se séparer de 500.000 agents publics. Même son de cloche alors pour François Fillon qui flirtait avec la barre des 600.000.
Sous le mandat de Nicolas Sarkozy, 150.000 emplois n'avaient pas été renouvelés avec le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux.
Et du côté du Rassemblement National ?
A droite de la droite, la suppression des postes du personnel public n'est pas une ligne encore bien visible dans le programme pour 2022. Marine Le Pen souhaite embaucher près de 6.000 douaniers supplémentaires ainsi que 15.000 policiers et gendarmes.
A l'inverse, lors des élections régionales de 2015, elle s'était montrée plus critique. "Il y a trop de fonctionnaires territoriaux dans notre pays" avait-elle déclaré au micro de RMC, souhaitant ainsi "rationnaliser par l'intermédiaire des départs à la retraite".