En 2018, la police métropolitaine de Londres a reconnu 2.346 victimes du trafic d'êtres humains, contre 187 quelques années plus tôt, en 2013.
13.000 personnes seraient victimes d'esclavage moderne en Angleterre, forcées de travailler gratuitement.
Le nombre de personnes identifiées comme telles a plus que doublé depuis 2015. En octobre, la Local Government Association rapportait que le nombre de victimes chez les enfants avait augmenté de 807% en sept ans, comme le rapporte le Guardian.
Des victimes de moins en moins soutenues par la justice
"En 2013, 47,8% des victimes ont eu gain de cause. En 2018, ce chiffre est tombé à 16,45%", dénonce l'Assembly’s police and crime committee dans une lettre envoyée mercredi à la maire-adjointe de Londres chargée de la police et du crime, Sophie Linden.
Les dossiers sont renvoyés à d'autres juridictions et d'autres sont en encore en instance… Les victimes reçoivent moins d'aide au logement et doivent se débrouiller par leurs propres moyens.
Pour sensibiliser les Britanniques à ce trafic, les autorités ont diffusé en 2017 des clips sur lesquels on voit des femmes et des hommes travailleurs forcés et des adolescentes prostituées, le tout en plein coeur du Royaume-Uni.
Une prise de conscience un peu tardive
Après la mort de 39 Vietnamiens découverts à l'arrière d'un camion réfrigéré dans l'Essex en octobre dernier, le gouvernement britannique a mesuré l'ampleur de ce fléau.
Mais rien n'a réellement été mis en place depuis la législation de Theresa May pour lutter contre l'esclavage moderne, instaurée en… 2015. Pourtant, le trafic d'êtres humains est l'un des "grands problèmes de Droits de l'Homme de notre temps" selon l'ancienne première ministre britannique.
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