Dimanche dernier, des tirs d'armes de guerre ont éclaté à l'Est de Nice, dans l'impasse des Liserons. Une habitante a été témoin des troubles : aujourd'hui, elle met en cause le commandement de l'opération policière pendant la fusillade.
FAITS DE SOCIÉTÉ — "Pourquoi ils les ont laissé partir ?" Après avoir assisté à la violente scène de ce dimanche soir dans la cité des Liserons, une mère de famille qui préfère rester anonyme pour l'instant "ne comprend pas comment de braves policiers ont pu laisser partir bras ballants les personnes à l'origine" des incidents.
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"Je ne peux rien dire, les ordres viennent de ma hiérarchie" lui aurait répondu un policier qu'elle a alpagué. "Mais ce n'est pas parce qu'on les laisse partir qu'ils sont libres, […] on a leur identité".
Une "plainte groupée"
"Je comprends mais je ne trouve pas cela normal. Ils n'ont arrêté que cinq ou six Tchétchènes alors qu'ils étaient beaucoup plus nombreux." continue la femme. "J'en ai parlé à Christian Estrosi qui est venu dans le quartier. Je lui ai dit que je voulais porter plainte contre le préfet et le patron de la police."
Elle est d'ailleurs en train de monter un collectif de riverains pour se faire entendre.
Dimanche soir, après s'être fait insulter par des "jeunes armés", l'habitante des Liserons a couru hors de l'impasse pour se réfugier.
"Les policiers sont restés immobiles vingt minutes au rond-point pour attendre des renforts. Pendant ce temps, les Tchétchènes étaient armés et tiraient dans notre quartier."
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Effrayée la mère de famille veut "se faire entendre". Elle l'assure, "nous ce qu'on veut, c'est la paix".
"Là on s'est fait terroriser par des Tchétchènes, que même l'Etat français n'est pas capable de canaliser. […] Si maintenant tout le monde peut se faire justice soi-même, on n'est plus dans un État de droit."
"Je vais prendre rendez-vous avec un juriste pour voir tous les chefs d'accusation que l'on peut trouver pour mettre (les pouvoirs publics) face à leurs responsabilités" affirme la femme qui se décrit comme "pacifiste".
"Je suis tétanisée de peur, terrorisée, je n'ose plus sortir de chez moi." explique-t-elle.
"Ils les laissent revenir, ici les mamans ne comprennent pas, les Tchétchènes armés pourraient être là demain sans problème."
Depuis lundi soir, une unité de CRS a été déployée sur place pour filtrer les entrer et surveiller le quartier. Un hélicoptère surveille la zone.
Contacté par "Nice-Presse" ce mercredi 17 juin, le préfet Bernard Gonzalez n'a pas souhaité commenter cette intention de plainte.