L'élu niçois confirme son soutien au polémiste conservateur, tout en reconnaissant que la route est longue avant d'accéder à l'Élysée et qu'un rapprochement avec le RN serait "une erreur stratégique".
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L'heure des explications. Comme Nice-Presse le révélait le week-end dernier, Gaël Nofri, adjoint au maire Christian Estrosi, a organisé la venue dans notre ville du polémiste Éric Zemmour, qu'il considère comme un "auteur brillant et courageux". Un rendez-vous littéraire qui avait tout d'un meeting de campagne.
"Pas un épiphénomène"
Dans les colonnes de Valeurs actuelles ce 22 septembre, l'élu répond sans détour aux différents questionnements soulevés par son engagement.
Premièrement, non, Christian Estrosi ne l'a en rien dissuadé : "Je l’ai prévenu (…) et sa position n’a pas varié. Notre majorité à Nice est composée de gens de gauche, de macronistes et de gens de droite. Chacun est libre à titre individuel d’organiser des rencontres ou de soutenir un candidat à la présidentielle, pourvu qu’il ne s’agisse ni de l’extrême gauche mélenchoniste ni de Marine Le Pen."
Le premier adjoint Anthony Borré avait effet posé cette limite dans la presse ces derniers jours. Un positionnement étonnant quand on sait que même Marine Le Pen juge Éric Zemmour plus radical qu'elle.
L'élu niçois Gaël Nofri va-t-il pour autant soutenir l'écrivain s'il se lançait dans la course à l'Elysée ?
"Je partage son diagnostic sur l’état de la France et plusieurs de ses convictions, par exemple en matière d’immigration. Sauf que pour l’instant, il n’est candidat à rien. Passer de polémiste, d’intellectuel à présidentiable n’est pas une mince affaire" estime-t-il.
Tout en soulignant : "Quand on fait 11 % d’intentions de vote, à égalité avec Jean-Luc Mélenchon et dans la marge d’erreur de Xavier Bertrand, ce n’est plus un épiphénomène local ou médiatique."
À ce propos, "le Z" soulève-t-il les foules chez nous ?
Sans aucun doute, juge l'élu niçois : "J’ai rencontré Zemmour à midi samedi, avant même sa conférence. Il faut avoir marché à ses côtés dans les rues pour comprendre l’engouement. Les gens le reconnaissent et l’approchent avec enthousiasme."
"Il gagne des voix où Le Pen en perd"
"J’ai vu d’autres politiques, qui se croient présidentiables, se balader dans l’indifférence absolue, sans même être reconnus. C’est un signe qui devrait faire réfléchir certains. Le regard du public sur Éric Zemmour a changé, c’est sûr."
Mais dans tout cet enthousiasme, une limite s'impose pour M. Nofri : une alliance avec le Rassemblement national (il a lui même conseillé Le Pen père et fille) : "Je crois que ce serait une erreur stratégique, qui renierait son positionnement original à droite. (…) Aujourd’hui, il gagne des points dans les sondages presque autant (que Marine Le Pen en perd). Ce sont les millions d’électeurs méprisés et diabolisés qu’il faut écouter et convaincre."
Source : magazine Valeurs actuelles (article pour les abonnés)