La Principauté va-t-elle réduire la voilure concernant le financement de la ligne TER reliant Nice à Monaco ? C’est une possibilité à ne pas écarter si la qualité du service ne s’améliore pas.
La situation décrite ici résonnera particulièrement dans l’esprit des usagers du trajet ferroviaire entre Nice et Monaco. Entre les trains en retard ou supprimés, les voyageurs excédés de ne pas pouvoir entrer dans la rame et parfois laissés à quai à cause des wagons bondés, cette ligne est visiblement loin d’être une promenade de santé.
C’est particulièrement le cas aux heures de pointe, lorsque des milliers d’utilisateurs veulent se rendre au travail ou le soir rentrer chez eux. Le collectif "Les Naufragés du TER Grasse-Vintimille" se fait d’ailleurs l’écho de ces difficultés depuis des années.
Les élus montent au front
Mais comme le rapportent nos confrères de Monaco matin, plusieurs élus pestent eux aussi face aux pannes de signalisation très fréquentes ou encore, du côté d’Eze, au déclenchement inopiné du filet anti-éboulement.
Régis Bergonzi, conseiller national monégasque, se disait d’ailleurs, lors d’une séance publique consacrée au budget, peu convaincu par la promesse d’un train tous les quarts d’heure d’ici à l’été 2025 engagée par la Région Sud.
Il en a alors appelé à l’état-major de Monaco pour faire avancer les choses. C’est Céline Caron-Dagioni, ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme, qui a répondu à cette demande, et qui a poussé dans son sens.
Monaco investit 8 millions d'euros par an
La conseillère du gouvernement a ouvertement critiqué la SNCF pour ses services, ne les jugeant pas à la hauteur de l’investissement de la Principauté. Pour rappel, celle-ci verse chaque année, via une convention, 8 millions d’euros afin de participer au développement de la ligne.
Or, l’Etat princier est aujourd’hui en phase de renouveler notre financement, et si la donne ne change pas, celui-ci sera revu à la baisse. Des réflexions sont en cours à ce sujet, a précisé Céline Caron-Dagioni.
Les travailleurs frontaliers étant très nombreux à se rendre sur le Rocher, cela en fait une destination très prisée : 6,5 millions de passagers sont passés par la gare en 2022.
C’est pour faire face à cette prolifération des voyageurs que Monaco avait acheté plusieurs rames afin d’augmenter la capacité d’accueil dans les wagons, sans oublier la participation financière à l’allongement des quais de Nice-Riquier. Un système permettant de recevoir des doubles rames.
La SNCF pointée du doigt
Concrètement, l’exécutif monégasque réclame à la Société nationale des chemins de fer français plus de transparence sur les travaux provoquant des arrêts, mais aussi que soient utilisées les rames achetées à la gare de Monaco et pas ailleurs. Cela ne serait pas le cas pour le moment. Les soucis entre l’entreprise ferroviaire et Monaco ne sont pas nouveaux. Pareil débat s'était déjà posé en 2017.