SOCIÉTÉ — Un séisme, un sentiment de nausée, un évènement d’une gravité inédite. Le monde médiatique et politique n’a pas les mots aujourd’hui pour savoir comment qualifier l’affaire Griveaux.
L’ancien porte-parole du gouvernement (LREM) a annoncé ce vendredi 14 février le retrait de sa candidature à la mairie de Paris, dans une déclaration enregistrée depuis le siège de l’AFP.
En cause, la diffusion sur Twitter et sur un site internet de vidéos et de captures écran d’échanges à caractère sexuel, attribués au candidat.
Visiblement très éprouvé, M. Griveaux a diffusé une déclaration enregistrée ce vendredi matin : “Je connaissais la dureté de la vie politique, depuis plus d’un an nous avons subi des propos diffamatoires, des mensonges, des attaques anonymes, la révélation de conversations privées dérobées et des menaces de mort”, a-t-il commencé.
🔴 #MunicipalesParis2020 : Benjamin #Griveaux retire sa candidature à la mairie de Paris.https://t.co/IZFqBLzXdc pic.twitter.com/wdWVkQpU7B
— franceinfo plus (@franceinfoplus) February 14, 2020
“Ce torrent de boue m’a affecté, mais il a surtout fait du mal à ceux que j’aime. Comme si cela n’était pas suffisant hier, un nouveau stade a été franchi : un site internet et des réseaux sociaux ont relayé des attaques ignobles mettant en cause ma vie privée”, a-t-il poursuivi.
“Tous les coups sont désormais permis”
“Ma famille ne mérite pas cela, personne ne devrait jamais subir une telle violence. En ce qui me concerne, je ne souhaite pas nous exposer davantage ma famille et moi, quand tous les coups sont désormais permis. Cela va trop loin. C’est pourquoi j’ai décidé de retirer ma candidature à l’élection municipale parisienne”, conclut-il.
“L’artiste” russe Piotr Pavlenski, réfugié en France, a affirmé au journal Libération être à l’origine de la diffusion de ces contenus, sans que l’on ne connaisse pour l’instant la façon dont il les a obtenus.
“Il veut être le chef de la ville et il ment aux électeurs. Je vis désormais en France, je suis parisien, c’est important pour moi”, a défendu l’activiste pour expliquer son geste.
L’avocat de Benjamin Griveaux a promis des poursuites.
Selon Le Parisien, le nom de Marlène Schiappa circulerait parmi les probables remplaçants du candidat dans la course à la mairie de Paris.
“Jusqu’où ira-t-on dans la honte?”
“J’adresse à Benjamin Griveaux, ainsi qu’à sa famille, mon soutien plein et entier dans cette épreuve. Je prends acte de sa décision difficile. L’attaque indigne qu’il subit est une menace grave pour notre démocratie “, a réagi sur Twitter son grand rival Cédric Villani.
“Jusqu’où ira-t-on dans la honte et l’abomination ? Ce n’est plus aux chiens qu’on livre les hommes désormais, mais aux rats planqués au fond des pires égouts”, a réagi sur Twitter l’ancienne ministre de la Culture socialiste, Aurélie Filippetti.
Une grande partie de la classe politique a également apporté son soutien à l’ancien porte-parole du gouvernement.