D'après la tribune anti-Zemmour de Christian Estrosi publiée ce dimanche 24 octobre dans le JDD, "si la droite avait un tant soit peu de courage, (elle) aurait pu et dû rappeler l'attachement des dirigeants du RPR puis de l'UMP au droit du sol". Est-ce correct ? Petit flash-back.
En 2005, le ministre chiraquien François Baroin proposait de remettre en cause le droit du sol "dans certaines collectivités d'outre-mer confrontées à des politiques de peuplement non maîtrisées", comme Mayotte. Une mesure abandonnée après une mise en garde du Conseil d'État.
Avant cela, dans les années 1990, le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, après un premier échec en 1986, avait imposé qu'un enfant né dans notre pays de parents étrangers doive, à sa majorité, signer une "manifestation de volonté" pour devenir français. Mesure supprimée en 1998 par la gauche.
En 1991, la patron du RPR Jacques Chirac salue le "bon sens" de Valéry Giscard d'Estaing, qui appelle au "retour"… du droit du sang.
En 2010, Lionnel Luca tentait de rétablir dans un projet de loi sur l'immigration la "manifestation de volonté" comme condition d'accession à la nationalité… sans être soutenu par le gouvernement UMP. Pas étonnant, Nicolas Sarkozy étant un défenseur affirmé de ce principe : "Le droit du sol, c'est la France", réaffirmait-il face à Marine Le Pen en 2012.
Enfin en 2013, le président de l'UMP Jean-François Copé souhaitait "mettre fin à l'acquisition automatique de la nationalité pour les enfants nés en France de parents étrangers", pointant notamment les "personnes en situation irrégulière".