SOCIÉTÉ — La demande d’asile est en hausse mais reste moins élevée que ces dernières années. Les expulsions, elles, ont beaucoup augmenté.
Le ministère se félicite du nombre d'expulsions d'étrangers en situation irrégulière, qui traduirait "une politique d'immigration, d'asile et d'intégration équilibrée, cohérente et ambitieuse".
Avec exactement 132.614 dossiers enregistrés à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), la demande d'asile continue d'augmenter en France et enregistre une progression de 7,3% sur un an — cette hausse est la quatrième consécutive depuis la crise migratoire de 2015. Le directeur de l'Ofpra, Julien Boucher précise :
"La hausse est modérée par rapport à ce qu’elle a été en 2018 et semble se situer dans la moyenne européenne"
Dans notre pays, les demandes proviennent pour un tiers de personnes ayant déjà été enregistrées dans un autre pays de l’Union européenne ou ayant déjà déposé une demande d’asile dans l’UE.
Avec 10.000 demandes, "l’Afghanistan s’installe durablement comme la première nationalité de demande d’asile en France", poursuit Julien M. Boucher, devant la Guinée, l’Albanie et la Géorgie.
Malgré cette hausse, le gouvernement a décidé de ne pas créer de nouvelles places d’hébergement en 2020.
Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, s'est confié dans Le Mondeet redoute que "des campements se reconstituent" et que les hébergements des demandeurs d'asile soient "reportés sur le 115".
Au total, la France a accordé 36.512 protections au titre de l’asile l’an dernier, ce qui représente un taux de protection de 38,2 % (décisions en première instance et en appel cumulées).
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31.404 personnes ont quitté le territoire en 2019
Au total, plus de trente mille personnes ont quitté le territoire l'an dernier, un chiffre en hausse de 3,7 % par rapport à 2018. S'il comprend aussi des départs aidés ou spontanés, le gouvernement insiste avant tout sur la hausse de 20,6 % des éloignements forcés, majoritairement vers des pays tiers (+24,7%,), souvent non européens, d’où il est plus difficile de revenir.
L’ensemble de ces expulsions représentent 18.906 personnes. Ce chiffre reste faible au regard du nombre d’Obligations de quitter le territoire français (OQTF), qui devrait dépasser les 100.000 cette année.