Logements trop exigus, emplacements éloignés des centres d'activité, loyers exorbitants… D’après une étude publiée mercredi, 72 % des locataires considèrent l’accès à la propriété comme une priorité, bien que leurs exigences entrent souvent en contradiction avec les réalités du marché immobilier.
"À ce jour, nous ne sommes pas en mesure de définir précisément les besoins en logement sur notre territoire. D’un côté, certains avancent un besoin d’environ 250 000 logements, tandis que les acteurs du secteur évoquent des chiffres oscillant entre 350 000 et 520 000", a déclaré Dominique Estrosi Sassone, députée Les Républicains, lors d’une intervention au salon SIMI, dédié aux professionnels de l’immobilier.
Elle a également souligné la nécessité de déterminer "le type de logements à produire. Il ne s'agit pas de biens de luxe, mais de logements accessibles, répondant aux besoins, usages et modes de vie de nos concitoyens", a-t-elle ajouté.
Selon un sondage OpinionWay réalisé pour le promoteur immobilier Altaréa, le critère numéro un dans le choix d’un logement reste son emplacement, incluant la proximité des commerces, du travail, des transports, des services et de la nature.
Terrasse ou jardin partagé ?
Parmi les locataires interrogés, l’aménagement intérieur et l’accès à un espace extérieur sont des points de divergence. Ainsi, 50 % jugent essentiel d’avoir un balcon, 52 % privilégient une terrasse, et 46 % souhaitent un jardin. Cependant, près de la moitié (46 %) seraient prêts à faire des concessions en optant pour un jardin partagé ou un petit balcon.
Pour 79 % des familles monoparentales, il est impératif que chaque enfant dispose de sa propre chambre. Cette exigence est moins marquée chez les familles recomposées, où 56 % la considèrent indispensable.
L’accession à la propriété est perçue comme une source de "sécurité matérielle et psychologique". Elle offre non seulement la possibilité de constituer et transmettre un patrimoine, mais également de se prémunir contre les imprévus, selon cette enquête menée en novembre auprès de 2 502 locataires français.
"L’imaginaire de la maison individuelle reste profondément ancré"
"Quand on interroge les Français sur leur lieu de vie idéal, le pays est coupé en deux : 50 % préféreraient habiter en ville, tandis que l’autre moitié aspire à vivre à la campagne", a analysé Gilles Finchelstein, expert en logement pour la Fondation Jean-Jaurès, lors du congrès de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM).
Quant au choix entre logement neuf et ancien, les avis sont tout aussi partagés : 46 % des Français déclarent privilégier l’ancien. "L’imaginaire de la maison individuelle reste profondément ancré", plébiscitée par 88 % des sondés. "Ce modèle associe calme, jardin, proximité des services de santé et un environnement peu dense. C’est l’idéal du cocon", a conclu M. Finchelstein.