Les contradictions des autorités et les exagérations relayées sur les réseaux sociaux ont fait de la présence d'"individus suspects" à proximité de deux écoles de Falicon un élément d'inquiétude majeure pour plusieurs parents azuréens.
Nice-Presse le rapportait dès le 14 octobre : la présence de plusieurs hommes décrits par des parents d'élèves comme des "barbus louches" a créé un malaise jeudi dernier près de deux écoles de Falicon.
Aux abords des établissements Romains et l'Aire Saint Michel (ce dernier étant géré par la Ville de Nice), plusieurs hommes auraient été épinglés en train de se livrer "de façon intempestive à du prosélytisme religieux (islamique, ndlr) près des enfants". Individus se réclamant d'une "démarche pacifique". Les équipes pédagogiques ont rapidement été informées.
Jeudi soir, l'information nous est exactement confirmée par plusieurs sources, sans problème, du côté de Falicon. Tout autre message pour ce qui est de la Ville de Nice, à qui nous avions demandé une validation. "Aucun évènement significatif à signaler sur l'école Aire St Michel. Des policiers municipaux sont présents aux heures d'entrée et de sortie pour sécuriser les lieux" nous est-il envoyé.
Réactions contradictoires
Malgré ce démenti, Nice-Presse maintient alors ses informations, des sources au moins aussi crédibles que la municipalité niçoise nous ayant confirmé l'existence d'un incident près de ces deux écoles.
Bien nous en a pris, puisque la Ville opérait un virage trois jours plus tard, lundi 18 octobre dans Nice-Matin, en annonçant avoir décidé de "renforcer la sécurité" de cette école et d'y dépêcher le soir même le premier adjoint chargé de la Sécurité Anthony Borré. Nouveaux éléments qui ne nous ont pas été communiqués, raison pour laquelle, hier, notre article et celui de nos confrères livraient deux versions partiellement contradictoires du sujet --comme plusieurs lecteurs s'en sont plaints, à juste raison.
Jeudi dernier, un "évènement significatif" s'était bien produit à l'Aire St Michel, puisque les enfants ont été confinés en classe une fois ces individus repérés, suivant le protocole "alerte intrusion". Les doutes ont rapidement été levés.
Quand Nice-Presse a sollicité la Ville de Nice en début de soirée après avoir été saisi par plusieurs parents -- via notre mail d'appel à témoins -- et par des élus, elle nous a donc communiqué un démenti, n'étant, de ce qu'elle assure, "pas informée" de l'incident s'étant produit plusieurs heures plus tôt.
Quand d'autres renseignements ont émergé, ils ne nous ont pas été transmis par la municipalité, laissant en ligne sur ce journal une réaction inexacte.
Des individus pas menaçants
Les fameux "barbus suspects", en réalité, ne faisaient que de la prospection pour une entreprise de nettoyage et potentiellement du prosélytisme religieux, mais sans aucune forme de menace, d'après les dernières informations parues dans la presse.
Leur présence près des écoles la semaine des commémorations en hommage à Samuel Paty a suffi a créer des désordres, signe d'une société particulièrement à cran.
Dans le week-end, quelques rumeurs à propos d'un risque d'attaque terroriste ont été relayées sur les réseaux sociaux par divers internautes, alimentant, sans aucune base factuelle, l'inquiétude des parents.
Lesquels, pour certains, ont décidé de garder leurs petits à la maison lundi.