Le malaise s’épaissit encore après les déclarations du président de la République la semaine dernière. Invité chez nos confrères de Brut, le président de la République a repris le terme de “violences policières” (après l’avoir rejeté) et affirmé qu’ “qujourd’hui, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé”, sous-entendant un contrôle au faciès massivement employé par la police.
Les forces de l’ordre, visées par plusieurs affaires (mort de Cédric Chouviat, de Zineb Redouane…), sont également mises à rude épreuve depuis 2016 et la loi Travail. En quatre ans, les manifestations de plus en plus violentes se sont multipliées en France, avec un acmé atteint pendant le mouvement des “gilets jaunes”.
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“Je viens de recevoir le message bouleversant d’un policier désespéré par la situation actuelle et la violence que subissent au quotidien nos forces de l’ordre” a rapporté le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti ce dimanche 6 décembre. “Si nous ne protégeons pas la police de la République, plus rien ne tiendra dans ce pays!”
Dans la capture d’écran publiée par l’élu azuréen, un policier, dans les rangs “depuis cinq ans” et en arrêt maladie “pour burn-out depuis quatre mois” témoigne de son profond malaise.
“En seulement cinq ans, la situation s’est dégradée à un rythme hallucinant. Je n’ose même plus dire mon métier sous peine d’être le représentant d’une profession qui frappe, qui tue à la moindre occasion” entame-t-il dans son petit texte.
“Je pense sincèrement que la situation est perdue. Aujourd’hui, je suis en arrêt maladie depuis quatre mois pour burn-out. J’ai malheureusement pensé au suicide.”
“Vu la lenteur de l’administration en terme de mutation, changement de service, je vais être obligé de reprendre mon service malgré mon mal-être.”
D’après les chiffres fournis par la police nationale, 59 policiers se sont suicidés en 2019, soit 60% de plus qu’en 2018.
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Photo : LR/DR