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Selon une étude, neuf personnes noires sur dix en France auraient déjà subi au moins une fois dans leur vie une discrimination en raison de leur couleur de peau. Un chiffre en hausse sur les dernières années.
Lors de l’été 2022, le département des Alpes-Maritimes avait fait la Une de l’actualité. Deux plages privées avaient été épinglées par SOS Racisme pour des agissements a priori discriminatoires envers des membres des "minorités visibles" durant des opérations menées en caméra cachée par l’association.
Mais il n'y a pas que sur la Côte d'Azur que l'intolérance résiste. En début de semaine, Le Parisien a dévoilé un sondage mené par Ipsos pour le Conseil représentatif des associations noires (Cran).
A la lecture de cette étude, on apprend que dans l’Hexagone, 91% des personnes noires affirment avoir été victimes au moins une fois d'une discrimination raciale.
14% des faits ont lieu dans le milieu scolaire !
Si l’on se penche en détail sur les chiffres, on constate que 41% des faits discriminatoires ont lieu dans les espaces publics et 31% au travail. Le monde scolaire est loin d’être épargné avec 14% de ces faits se déroulant à l'école ou à l'université.
Une nette augmentation depuis 2017 puisqu’à l’époque, 56% des individus noirs disaient avoir été touchés par des actes racistes, toujours d’après le Cran.
Une montée en flèche qui s’explique notamment par "la libération de la parole" et une "croissance des idées extrémistes", dénonce Patrick Lozès, président de la fédération regroupant une dizaine d’associations.
Globalement, ces agissements se matérialisent par des "attitudes dédaigneuses, méprisantes ou irrespectueuses" pour 58% des interrogés. 53% des sondés évoquent des "difficultés à décrocher un entretien d'embauche" ou encore une "injustice au cours des études".
49% des sondés victimes d'un refus d'embauche
Presque la moitié (49%) indique avoir subi un refus "d'embauche" ou d’une "promotion dans le travail" en raison de leur couleur de peau. Le même pourcentage a aussi été confronté à "des agressions verbales ou des insultes".
Pour 44% de la population consultée, ce phénomène s’observe également par la rencontre de "complications lors de l'achat ou de la location d'un logement".
Ce sondage intervient une quinzaine de jours après la présentation par le gouvernement d’un plan ayant pour objet de lutter contre la discrimination. Lequel contient des mesures comme des peines aggravées lors d'une condamnation pour "injure raciale" ou encore une systématisation du "testing sur les discriminations à l'emploi".