MUNICIPALES 2020 — Dans un entretien fleuve accordé à notre rédaction, le candidat du Rassemblement national a présenté les points clé de son programme, à dix jours du premier tour, alors qu'il est donné deuxième ou troisième dans les derniers sondages.
On vous a résumé l'essentiel de l'échange.
1. "Pas besoin de nouvelles mosquées"
Des jours et des jours qu'il bataille avec la mairie à propos du projet de construction d'un grand lieu cultuel et culturel musulman à l'ouest de Nice. Ce cas de figure ne se présenterait pas si Philippe Vardon est élu maire, puisqu'il explique dans l'entretien qu'il n'y a pas besoin de nouvelle mosquée à Nice — on en compte 18 pour environ 60.000 fidèles.
"Si une nouvelle mosquée devait être construite, dans l’absolu, il faudrait que tout soit dans les règles sur les plans financier, juridique, sécuritaire"
"Avec moi, il n’y aurait pas d’islam en régie municipale" a-t-il ainsi expliqué, voulant réserver les locaux de la Ville "à des utilisations plus utiles aux Niçois."
Plus de conseil de suivi du culte musulman avec M. Vardon, qui s'est engagé à fermer "les mosquées liées à l'islam radical et aux Frères musulmans."
"80%" des lieux de culte niçois auraient des liens avec ces derniers, selon le candidat.
2. Pas de "laïcité agressive, extrémiste"
Il ne "veut pas faire table rase."
Maire, Philippe Vardon voudrait valoriser la "culture niçoise : une ville de pénitents, avec un catholicisme populaire, un peu à l'italienne."
Refusant ce qu'il dénonce comme étant une "laïcité agressive", il affirme ainsi qu'en tant qu'élu, il sera "dans la barque avec la Vierge Marie le 15 août" et qu'il honorerait aussi "le Voeu de Nice à l’église."
"Que l’on croit ou non, ce sont des traditions qui rythment nos vies" a-t-il ajouté.
3. Certains commerces "pas à la hauteur" de la ville
Le candidat ne s'est pas refusé à "encadrer le nombre de kebabs en ville", même si cela devrait s'inscrire dans "un débat plus large, à dimension culturelle."
"Si on veut que notre ville reste ce qu’elle est, c’est mieux qu’il y ait un peu moins de kebabs et un peu plus de socca, c’est évident"
"La question, plus largement, c’est l’avenir de nos commerces. Quand quelqu’un vient de l’autre bout du monde pour visiter Nice, ce n’est pas pour voir ce genre d’enseigne dans la vieille ville" a-t-il encore expliqué, regrettant "l'évolution de l'avenue Jean-Médecin, avec des magasins pas à la hauteur" de son passé de "Champs-Élysées du Sud."
4. Social : de nouveaux hébergements d'urgence, pas de baisse du budget du CCAS
Contre la pauvreté, le candidat veut "faire sortir les gens de la précarité par le travail" : "il faut recréer de l’attractivité, de l’activité, pour remettre au travail les gens qui veulent bosser."
Contrairement à d'autres municipalités RN, M. Vardon a expliqué qu'il ne comptait pas baisser le budget de l'action sociale, mettant en avant sa "fibre sociale."
Il a également promis de nouvelles places d'hébergement d'urgence pour les SDF, mais veut aider "les sans-abri français et européens en priorité" reprenant le slogan du Rassemblement national "il faut s’occuper des nôtres avant des autres."
5. Du changement dans la politique associative
Philippe Vardon veut en finir avec ce qu'il dénonce comme étant "un grand mélange des genres."
"Je suis par exemple choqué par l’intervention dans le domaine politique d’associations subventionnées. (…) Certaines sont aidées à tous les étages et quand il y a une élection, elles vont donner une consigne de vote au second tour. Ça me dérange. Je suis contribuable, je ne vais pas payer pour me faire cracher au visage."
Le candidat RN a expliqué qu'il ne voulait plus "de patrons d’assos au cabinet du maire ou dans son équipe."
Au niveau des subventions, il propose de "sanctuariser le budget. En clair, on distribuerait les mêmes sommes, mais pas forcément aux mêmes."