Il se refuse à attaquer l'action du gouvernement et se dit tout entier consacré à sauver des vies dans sa ville de Cannes. Mais David Lisnard voit dans la crise sanitaire actuelle la faillite d'un système
CORONAVIRUS — "Il est trop tôt" pour "commenter" l'action de l'exécutif assure ce vendredi 10 avril le maire LR de Cannes dans les colonnes d'Atlantico.
"Nous sommes encore en phase ascendante et je ne suis pas commentateur. Je pense que tout le monde essaye de s'en sortir et ne cesse de travailler" a-t-il ainsi posé.
Mais pour le conseiller départemental des Alpes-Maritimes, "ce qui est certain, c'est que cette crise marquera au fer rouge les systèmes de bureaucratie et il faudra en tirer des leçons à la fin."
"Cette crise aura montré le caractère peu opérant des systèmes bureaucratisés qui apportent de la lourdeur, de la lenteur, du soviétisme. Ça fait longtemps qu’on le dit."
Concernant l'action du président de la République, David Lisnard a jugé qu'il "génère du débat et il est normal que l’opposition pose des questions."
À Cannes, il assure avoir anticipé très tôt la crise sanitaire : "Dans ma ville, il faut savoir que l'on avait des stocks de masques FFP2 commandés en amont pour protéger les agents publics (policiers, agents sociaux, municipaux…) de contacts avec le virus."
"Depuis le début de l'épidémie, des travailleurs comme les chauffeurs de bus par exemple avaient un kit à disposition comprenant des gants et du gel hydroalcoolique."
Cannes "sinistrée" économiquement
Le maire a également pointé du doigt le ralentissement de l'activité économique, très dommageable pour sa ville : "Avec cette crise, nous avons vu que la population est victime d’une interdiction de travailler et cela n'est pas normal."
"La ville de Cannes est une ville extrêmement touristique et nous avons besoin de nos entreprises pour vivre et survivre. Tout ce qui contribue le plus à la richesse de notre ville est interdit."
Avant de développer : "Nous sommes des sinistrés sur ce point-là car nous dépendons de la capacité à accueillir les gens. (…) Il faut absolument relancer l'économie."
Défendre nos droits
Le conseiller départemental a conclu en évoquant "les mesures liberticides" : "Je suis un ardent défenseur de la liberté et il est certain qu'après la crise il faudra savoir pourquoi nous nous sommes privés de la liberté et pourquoi certaines personnes en ont appelé à cela."
"Compte tenu de l’état sanitaire du pays, du manque d'équipement, le confinement est obligatoire et passe par des mesures coercitives. Par contre, si l'on est encore dedans d'ici 6 mois, on pourra s’interroger sur notre rapport à la liberté…"
Source : Atlantico