La reprise en main du parti par le Niçois Eric Ciotti n'a pas freiné l'hémorragie : le parti qui a si longtemps gouverné le pays a vu son nombre d’adhérents divisé par trois en un an, révèle Le Parisien.
C'est peut-être quand on n'a plus de boussole que l'on perd le plus de monde en cours de route.
Les Républicains ont égaré pas mal de militants à jour de cotisation. La fédération des Alpes-Maritimes, traditionnellement l'une des plus stratégiques de France, rassemble à présent 3.000 inscrits. Ils étaient autour de 9.000 en novembre dernier, un mois avant l'élection d'Eric Ciotti à la présidence du parti.
Les terres maralpines représentent toujours un fief pour les LR, puisqu'ils détiennent le conseil départemental, cinq députés sur neuf et plusieurs communes de premier ordre. Ils ont toutefois perdu Nice, puisque Christian Estrosi a rallié "Horizons", la formation d'Edouard Philippe, en 2021. Quelques mois plus tard, la presque totalité de son conseil municipal l'avait suivi.
La situation est compliquée pour Les Républicains, alors que Capital évoquait déjà une "chute libre" et un "avis de tempête" il y a… un an !
Depuis, les choses ont empiré. Eric Ciotti a nommé auprès de lui Aurélien Pradié, sur lequel il n'a tellement pas su imposer son autorité qu'il a dû l'écarter avec pertes et fracas. Le patron de la droite s'est ensuite risqué à entrer dans la roue du gouvernement au cours du débat sur la réforme des retraites. Faute d'unité dans ses rangs, cette stratégie risquée a échoué, conduisant Elisabeth Borne a recourir au fameux 49.3. L'axe Ciotti aura donc déçu macronistes et opposants à la Macronie. Fort !
"Il est complètement carbonisé, à un point que lui-même n'imagine même pas, souffle un membre de la direction de LR dans Challenges le 14 mai. Il s'est ridiculisé auprès de la frange anti-macroniste du parti, à qui il a vendu la droite dure, avant de courir à Matignon négocier les modalités de la réforme des retraites avec Elisabeth Borne. Et il a perdu toute crédibilité auprès des macronistes, en se révélant incapable de tenir son groupe".
Du côté des Républicains, on explique que cette baisse du nombre d'adhérents est liée à l'absence d'élection majeure pour mobiliser. La droite va devoir ronger son frein - et perdre des sommes phénoménales ! - pendant longtemps, puisque le prochain scrutin réellement d'importance est programmé en 2026, avec les municipales.