LU/VU/ENTENDU — La "loi Avia" continue de faire polémique(s). La députée LREM qui la porte, déjà, Laetitia Avia, est accusée cette semaine par une enquête de Mediapart d'avoir tenu des propos racistes, sexistes et homophobes dans une conversation privée. Plusieurs de ses collaborateurs l'accusent également de harcèlement (elle a annoncé porter plainte pour diffamation). Son texte, ensuite, est soupçonné de vouloir pratiquer une censure expéditive sur les réseaux sociaux.
Adoptée le 13 mai à l'Assemblée nationale, la loi Avia vise à obliger les principaux réseaux (Twitter, Facebook,…) à supprimer certains contenus, "manifestement" illicites, signalés en vingt-quatre heures.
"Cela va donner un pouvoir judiciaire extravagant aux plateformes et dessaisir le juge qui n'interviendra qu'en aval et pas en amont. Il fallait juste transposer la loi de 1881 et cela aurait suffit" a réagi le député Nicolas Dupont-Aignan (DLF) hier soir sur Azur TV (vidéo ci-dessous).
"Les Français ne sont pas idiots, ils voient cette tentative de les faire taire, de les empêcher de penser librement" a-t-il analysé.
Avant de pointer le gouvernement : "On a un pouvoir de plus en plus agressif, qui veut mettre le couvercle sur la marmite en voulant tout maîtriser."
🔴 Nicolas Dupont-Aignan invité d'Azur TV
La #LoiAvia est une tentative "de faire taire les français"
@dupontaignan #LoiHaine pic.twitter.com/wCsQzFOE0X
— Nicolas Galup (@NicolasGalup) May 14, 2020
La loi Avia a été vivement critiquée par les députés, de droite comme de gauche, mais aussi par des instances comme le Conseil national du numérique et la Commission nationale consultative des droits de l’homme.
Le texte pourrait faire reculer la liberté d’expression en laissant à des acteurs privés d’importants pouvoirs de modération de l'expression.
Les opposants au texte craignent notamment que, par peur des amendes, les réseaux sociaux préfèrent supprimer des contenus pourtant légaux, limitant ainsi grandement la liberté d'expression.