MUNICIPALES 2020 — Ne cherchez pas un onglet "programme" sur le site internet de la liste "Viva!" : il n'y en a pas.
Les propositions, elles, existent. Au compte-goutte.
Nous, on a retenu l'idée d'une grande opération de rénovations des écoles niçoises (proposée également par les socialistes).
Sinon, on pourra y trouver des pétitions, à succès. Une pour l'interdiction des terrasses chauffées. Une autre, très suivie, contre le projet d'extension de l'aéroport. Et puis c'est à peu près tout.
"Viva!" s'oppose à la droite au pouvoir, ferraille, tracte, mais ne propose pas grand-chose.
Le projet municipal est discuté au fil de l'eau directement avec les électeurs Niçois, lors d'assemblées générales, comme à Saint Roch en décembre. La liste se présentera-t-elle le jour du premier tour avec un programme complet et crédible ? On n'en sait trop rien.
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D'ailleurs, certains de ses membres nous on même confié que gagner n'est pas tellement l'objectif du mouvement. L'idée, c'est de "porter la parole citoyenne".
Les socialistes avaient déjà fort à faire pour réussir à s'entendre entre eux, il a fallu que les gauches niçoises se fracturent, enclenchant une implacable machine à perdre (Nice-Matin parle de "suicide annoncé").
Pour les membres de "Viva!", hors-de-question de se ranger derrière le socialiste Patrick Allemand : trop "Macron-compatible", trop "usé", trop "centriste".
Il fallait trouver une tête-de-liste consensuelle : ce sera la très respectée avocate Mireille Damiano, saluée pour son engagement pour la cause des migrants. Sauf qu'ici, elle reste inconnue des bataillons pour beaucoup d'électeurs.
Erreur majeure à Nice où l'incarnation du politique est primordiale. Médecin, Peyrat, Estrosi, sont des figures locales. Souvent, d'ailleurs, les électeurs ont plus retenu l'homme que ses actions.
Résultat des courses, avec cette discrète et peu médiatique tête-de-liste, ces luttes intestines et ce non-programme : 6% d'intentions de vote.
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Pas suffisant pour titiller le maire sortant Christian Estrosi (LR), qui pourrait même gagner dès le premier tour.
Mais largement assez pour faire sortir du conseil les socialistes (tombés à 7%), et y faire entrer l'écolo de droite Jean-Marc Governatori (soutenu par EE-LV, qui réussit l'exploit d'être à 12% sans tellement faire campagne) et le Rassemblement national Philippe Vardon, à 17%.