Ecrivain, danseur, plasticien : pour les 50 ans du musée national Chagall de Nice, plusieurs artistes ont été invités à exprimer ce que l'oeuvre de ce peintre majeur du XXe siècle leur inspire, dans le cadre d'une exposition intitulée "Chagall et moi".
"J'ai choisi ce titre pour inciter chacun à se poser la question de ce que Chagall lui apporte et lui raconte, 50 ans après la création du musée", a expliqué à l'AFP Anne Dopffer, directrice du musée.
Des personnalités contemporaines, "artistes, écrivains et au-delà, comme un parfumeur", sont invitées, jusqu'au 30 avril, "à répondre à la question de la contemporanéité de Chagall et de sa capacité à parler universellement à tout le monde", précise Mme Dopffer, également directrice des musées nationaux Fernand Léger à Biot et Pablo Picasso à Vallauris, toujours dans les Alpes-Maritimes.
Avec "Ciel poilu, pluie chaude", la plasticienne japonaise Makiko Furuichi, 36 ans, installée en France depuis 12 ans, propose ainsi une installation composée d'une série d'aquarelles et d'une fresque murale, ouvrant un dialogue avec la mosaïque du "Prophète Elie" de Chagall.
L'écrivain belge Stéphane Lambert, 49 ans, auteur d'ouvrages sur les peintres Mark Rothko, Paul Klee ou Nicolas de Staël, a composé "le monde transfiguré", sélection d'oeuvres issues de la collection du musée.
Enfin, la danseuse et chorégraphe japonaise Mimoza Koiké et son homologue espagnol Asier Edeso, tous deux membres des Ballets de Monte-Carlo, ont réalisé "Hors-Champ", une performance dansée, captée sur la scène de l'auditorium du musée et projetée aux visiteurs.
Né en 1887 dans l'ex-empire Russe, Chagall, fortement inspiré par les traditions juives et qui a effectué plusieurs séjours en France, s'était exilé en 1941 aux Etats-Unis, pour échapper aux lois anti-juives. A son retour, en 1948, il s'était installé à Vence où, inspiré par la Chapelle du Rosaire de Matisse, il souhaitait réaliser un cycle religieux pour des chapelles abandonnées de la commune.
Ce cycle, intitulé "message biblique", lui a finalement pris dix ans, de 1956 à 1966. Composé au total de 17 tableaux illustrant la Genèse, l'Exode et le Cantique des cantiques, il se trouve au coeur du musée inauguré à Nice en 1973, en présence de l'artiste décédé en 1985, et qui a participé à sa conception.