Nous voici, déjà, à mi-mandat. Comme chaque année, en cette semaine de rentrée des classes, on fait le bilan. Ceux qui "glandent", ceux qui bossent fort… Quels élus se sont démarqués ces derniers mois ? Qui pourrait nous réserver de belles surprises ? Et surtout : qui a franchement déçu ?
[Relire les éditions 2021 et 2022]
Encore une fois, on peut le dire, le groupe vit plutôt bien, la majorité est restée soudée. Elle a toutefois vu Henry-Jean Servat, chargé du Cinéma et des Animaux, être débarqué juste avant l'été pour avoir vertement critiqué la politique du maire en matière de culture. Il rejoint dans la charette Gaëlle Frontoni et Bernard Chaix, évincés fin 2021.
Le gouvernement municipal a peut-être passé le plus dur, avec le Covid-19, le lancement des grands projets… En cette pré-campagne électorale, chacun a adopté sa vitesse de croisière : les premiers de cordée sont à peu près les mêmes, et les fantômes devraient rester, jusqu'au bout, des fantômes. Tout le monde joue désormais sa reconduction dans la liste présentée en 2026.
Pour dresser ce petit tableau d’honneur, à prendre avec un évident second degré, nous nous sommes intéressés à l’activité visible des élus : apparitions dans des évènements publics, initiatives, interviews dans les médias, réseaux sociaux… Cela n’englobe pas totalement leur travail réel, mais ce sont des éléments qui permettent de se faire une idée de leur implication. Nice-Presse ne devait pas être dans le faux avec son classement de l'an passé, puisque deux des élus les plus mal notés ont changé de délégations quelques jours après sa parution…
À noter que les adjoints sont généralement tributaires de la place que la communication locale veut bien leur donner. Mais aussi que ceux qui veulent vraiment se démarquer ont trouvé les moyens de le faire !

Les premiers de la classe
Le trio de tête n'a pas changé, autour de l'impeccable premier adjoint Anthony Borré (sécurité, logement, proximité). Magali Altounian héritait en 2020 d'une délégation qui n'intéresse personne à Nice, les institutions européennes. Elle s'est pourtant démenée pour l'entourer de pédagogie, à grand renfort d'évènements populaires. Depuis le remaniement de septembre dernier, elle gère aussi le très stratégique dossier des finances. Une montée en grade largement méritée.
Gaël Nofri continue d'être présent sur tous les fronts, ou plutôt dans toutes les rues, pour défendre le bouleversement de la politique de circulation (voies cyclables, apaisement…) la plus vaste que Nice ait pu connaître. Il pilote par ailleurs depuis quelques mois la régie Lignes d'Azur, avec un plan d'économies reçu comme mission. Des défis périlleux pour lesquels ce besogneux ne se dérobe pas.
On s'y attendait, personne n'est déçu : Graig Monetti fait des étincelles aux Sports, son nouveau portefeuille depuis l'année dernière, toujours avec la Jeunesse. Son projet Stockfish, cette salle de spectacle qu'il a pu porter à Vauban au sortir de la crise sanitaire, propose des affiches de plus en plus prestigieuses. Son bagou qui le rendrait capable de vendre un frigo à des Touaregs le distingue au cours des séances du conseil, souvent agitées.
Les valeurs sûres
Le volontarisme de Maty Diouf, déléguée notamment au Droit des femmes. La constante présence sur le terrain d'Isabelle Visentin, dans son - trop grand et mal découpé - territoire Coeur de Nice. La passion et le travail du duo Jean-Luc Gagliolo / Pierre Fiori pour les écoles, dont le budget a augmenté.

Flop
Nul besoin d'en rajouter, Gérard Baudoux a assumé lui-même le fiasco total du dossier "2028, capitale européenne de la culture", dont il avait la charge. Tout en évoquant, à mots couverts, une entente socialiste contre Nice. On y croit tous…
Il n'est ni bon ni mauvais, Robert Roux est inexistant. L'adjoint à la Culture était aux abonnés absents pendant tout cet épisode, il l'est d'ailleurs depuis 2020. Alors que la politique artistique de la ville était critiquée, ces derniers mois au sein de la majorité, mais aussi par tous les groupes d'opposition et jusqu'au conseil départemental, personne n'a trouvé la force de le défendre. Même pas lui-même. Dans une conception people de la culture, il développe cela étant un vrai talent pour se faire photographier dès que possible avec les quelques artistes que l'on retrouve casés dans absolument tous les derniers projets municipaux. Robert Roux n'a donc rien à dire, mais quel sourire…
Notre adjoint à la Transition écologique a la capacité d'entraînement d'Eva Joly. Ce n'est pas nouveau, mais le docteur Richard Chemla n'est manifestement pas homme à se remettre en cause. Flagorneur à l'excès avec Christian Estrosi, parfois cassant et problématique avec les agents, pas avare de coups de pression contre notre journal, il a enchaîné les interviews crépusculaires, dépeignant notre territoire comme étant au bord du gouffre climatique, tout en cautionnant des mesures qu'il réprouve en privé. Celui qui est aussi chargé de la Santé et de la Condition animale aime tellement les bêtes qu'il a déjà avalé de belles couleuvres. Avant l'été, c'est Richard Chemla qui fut envoyé dans les médias pour défendre la fin des aides métropolitaines à l'achat de véhicules électriques. "Ce n'est pas un mauvais signal" a-t-il assuré en public, tout en disant sa consternation auprès de tous ceux qu'ils croisaient, opposition comprise. Ne cherchez pas la cohérence, lui-même ne l'a pas trouvée.
Les disparus : où sont-ils ? Que font-ils ?
Philippe Soussi (territoire Nice Historique), José Cobos (Évènementiel sportif), Martine Martinon (Sports), Jacques Richier (Économie, Emplois).