Le camp Ciotti mais aussi un ancien journaliste ont lancé des procédures pour contraindre le maire de Nice à leur fournir, pour les publier, ses notes de frais sur trois ans.
Ce ne sont pas une, mais deux saisines que la fameuse CADA devra instruire au sujet de Christian Estrosi.
Les administrés ne le savent pas toujours, mais chacun a le droit d'obtenir, sur demande, une variété de documents et justificatifs liés aux dépenses sur fonds publics. Cela peut concerner par exemple les listes de subventions accordées aux associations. Mais aussi celles des notes de frais des maires, c'est-à-dire leurs achats remboursés par les contribuables.
On parle ici de représentation (costumes, esthétique…), de voyages et de restaurants. L'enveloppe allouée est plafonnée, en fonction de la population municipale.
En mars, le camp d'Eric Ciotti demandait à la Ville de Nice le détail de ces factures, pour 2020, 2021 et 2022, soit depuis le début du mandat en cours. C'est via un courrier postal - en se réservant le droit d'aller plus loin - que l'élu d'opposition Bernard Chaix a déposé cette réclamation aux services communaux. Qui répondaient de leur côté que "ces dépenses font déjà l'objet de contrôles réguliers".
À Paris, l'affaire a accouché d'une souris
Les Ciottistes ne sont pas les seuls à vouloir s'emparer du sujet. Ainsi, l'ancien journaliste Xavier Berne, "délégué général" de la plateforme Ma Dada, réclamait ces mêmes notes de frais le 22 mars dernier.
En l'absence de réponse, d'après lui, il indique ce 20 juin avoir saisi la CADA, la Commission d'accès aux documents administratifs, pour que la loi soit appliquée. L'homme a formulé des demandes similaires auprès d'une quarantaine de municipalités françaises.
Ce type d'initiative peut prendre des mois et des mois avant d'aboutir. La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo aura mis cinq ans, par exemple, avant d'obtempérer. L'histoire avait accouché d'une souris, puisque rien d'anormal n'avait été repéré dans ces documents.
Plus récemment, Aix-en-Provence a accepté de communiquer les dépenses de son édile, la centriste Sophie Joissains. Tout à fait légales, les factures - blazer à 950 euros, poses de faux-cils pour plus de 1.000 euros… - ont tout de même fait tiquer ses électeurs.