Depuis cet article :
- MAJ 1 : Nice : devant Christian Estrosi, l'adjoint Gaël Nofri fait marche arrière sur les législatives
- MAJ 2 : Nice : Christian Estrosi vire deux conseillers municipaux délégués
- MAJ 3 : Nice : virés par Estrosi, deux élus règlent leurs comptes et dénoncent des "dérives autocratiques"
L'adjoint Gaël Nofri a défié l'autorité de Christian Estrosi en annonçant à la télévision, sans prévenir personne, son intention de se présenter aux législatives dans la 3e circonscription des Alpes-Maritimes. Convoqué en mairie lundi à 10 heures, il devrait quitter ses fonctions dans la foulée. Il pourrait ne pas être le seul à le faire.
Son interview à Nice-Presse doit-elle être interprétée comme un baroud d'honneur ? Vendredi dans nos colonnes, Gaël Nofri ne reniait rien de sa semi-candidature aux législatives, formulée quelques jours auparavant chez nos confrères de BFM Nice. Mieux, il réaffirmait qu'il ne "compte pas transiger avec sa liberté". Sans "rien demander" à Christian Estrosi. Le cabinet était prévenu depuis deux mois, mais l'élu n'était pas sensé sortir du bois aussi tôt.
Jeudi, sa place au conseil municipal -- il est 25e adjoint, chargé notamment de la circulation et du stationnement -- était compromise, puisqu'une collaboratrice du maire lui avait déjà signifié sa prochaine convocation. Le lendemain, avec son interview, "il était flingué", analyse l'un de ses collègues.
"De deux choses l'une. Soit il va finir tricard, parce qu'il va être mis de côté. Soit il va jouer la forte tête et il sera sorti. Tout ce laïus sur ses libertés et sur son envie de se lancer dans la 3ème sans demander le soutien d'Estrosi revient à établir un rapport de force avec lui. Très mauvaise idée…"
Un élu niçois sur Gaël Nofri, dans Nice-Presse
Qu'attendre du tête-à-tête de lundi dans le bureau du chef ? Il devra se dédire et retirer sa candidature aux législatives, lui "conseillait" fermement le patron des élus estrosistes Pierre-Paul Léonelli en fin de semaine. Christian Estrosi va-t-il réellement lui poser cet ultimatum ? Difficile de faire autrement sans créer un dangereux précédent et ainsi inciter une majorité (très) composite à la désobéissance.
"Se soumettre ou se démettre"? Il a choisi
Si tel était le cas, le sort de Gaël Nofri est d'ores et déjà scellé. À ceux qu'il a pu consulter vendredi, il l'a assuré : hors-de-question de se soumettre en abandonnant sa candidature, même si on doit lui retirer ses délégations.
Où ira-t-il ensuite ? La "droite indépendante" ne pèse plus grand-chose à Nice. À part s'il rejoignait le camp Ciotti, dont "il partage beaucoup de constats". Une chose est sûre, c'est que les portes du Rassemblement national local ne lui sont pas ouvertes. Il était encore en procès avec Philippe Vardon l'année dernière pour l'avoir accusé de, "sans doute", vouloir "brûler tous les arabes"… Gaël Nofri avait rejoint la majorité en 2016, après avoir côtoyé Le Pen, père et fille. Le voir rejoindre un Éric Zemmour candidat, dont il a été responsable de déplacement il y a peu, pourrait s'envisager.
L'élu, qui n'a pas souhaité commenter la situation pour ce papier, compte ses soutiens : on cite les noms des adjoints Bernard Chaix et Gaëlle Frontoni, mais aucun des deux n'a montré le moindre signe pour l'instant. Seul l'élu Xavier Latour, par ailleurs vice-président de la Métropole, l'a discrètement fait, en "likant" un tweet de soutien à Nofri. Lequel sonde ses collègues depuis quelques jours déjà.
Jennifer Salles-Barbosa (Solidarités) et Graig Monetti (Jeunesse, LREM), que l'on dit sur les starting-blocks pour prendre la 3e circonscription - parmi d'autres en mairie…- ne risqueront pas de lui prêter main-forte dans cette entreprise de sécession.
Les ennuis ne font d'ailleurs peut-être que commencer, ces jours-ci, pour le maire. D'après nos informations, Nofri n'est pas le seul élu médiatique du conseil municipal à avoir de soudaines envies d'ailleurs.
Relire >> INTERVIEW. Nice, Gaël Nofri : "je ne compte pas abandonner ma liberté"