L'humoriste, comédien et ancien chroniqueur télé (Canal+…) dévoile en cette rentrée littéraire un témoignage sur le rapport au père et l'acceptation de l'homosexualité.
Sous les sunlights, la vraie grosse dépression. Dans le sillage de son seul-en-scène Presque, joué de 2019 à 2022 et repris par Netflix, Panayotis Pascot passe à confess'. Pas de roman ici, plutôt un récit psychanalytique. Pas tellement de style non plus, l'auteur, 25 ans, écrit "comme il parle", ou plutôt "comme il pense". C'est souvent décousu, avec un respect très relatif de la ponctuation, mais nous voici très vite embarqués, à tout lire d'une traite. Trois thèmes : la dépression, au stade le plus grave, décrite avec brutalité et humour (oui). Un tel témoignage, rare, aidera sans doute bien du monde parmi son jeune public. Le rapport au père, ensuite. L'homme, un grand taiseux, annonce qu'il va mourir, d'une "longue maladie". Comment lui dire au revoir quand on ne s'est jamais réellement parlé ? Un précis maladroit de tendresse. L'homosexualité, ensuite. Sans doute la partie la moins aboutie du bouquin. La "masculinité toxique" qu'il évoque n'est que très peu développée. Restent deux portraits d'une certaine poésie pour les jeunes hommes qui ont (déjà) marqué Pascot, "La Vie" puis "Le Bonheur". Assez pour faire oublier la vulgarité - relative mais dispensable - de certains passages. Un récit cathartique que l'on recommande.
- La prochaine fois que tu mordras la poussière, Panayotis Pascot (éd. Stock). 240 pages, 19,50 euros. 3/5