Blessé, le capitaine de l'OGC Nice sera absent encore plusieurs mois. Dans les colonnes de nos confrères de France Football, Dante s'est confié sur les "derniers tabous" du foot hexagonal : l'argent des joueurs, le dopage, la racisme et les accusations d'homophobie qui visent souvent le milieu. On vous a sélectionné l'essentiel à retenir.
Racisme
En 2018, Dante raconte avoir eu "de la peine pour Mario Balotelli". Lors d'un match contre Dijon, le joueur est la cible de chants de haine. "C'est un des moments les plus tristes que j'aie vu de ma vie" se souvient l'Aiglon.
Quand un fait raciste se produit "on en parle (entre nous). On est tous sur la même longueur d'onde, tristes de voir ça. (…) On ne s'attend jamais à ce que cela nous arrive" développe-t-il.
"Il n'y a pas de place pour le racisme." Lui assure ne pas en avoir été la cible sur le terrain, mais "sur Twitter. Depuis ils ont arrêté" et dans "des restaurants" en France et en Allemagne, "où on refuse (deux Noirs) alors que des places sont disponibles."
"On ne prend pas le racisme au sérieux dans le foot" assure-t-il, en réaction aux propos de Noël le Graët, président de la FFF, qui estime que "le phénomène raciste dans le sport, et dans le football en particulier, n'existe pas ou peu".
"On a déjà vu le comportement de certains supporters envers des joueurs et je n'ai jamais vu une grosse punition, regrette Dante. Il faut taper plus fort"
Homophobie
Au rayons des discriminations diverses, l'international brésilien a fermement condamné la haine des gays : "l'homophobie ça suffit, il n'y pas de place (pour ça) dans le football. (…). Nous sommes des exemples et nous devons être vigilants par rapport à ce qu'on dit. Il faut toujours garder le respect."
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Tout en assurant qu'il "soutiendrait" un autre joueur s'il "faisait le choix" d'assumer son homosexualité : "son choix serait mon choix. Et sur le terrain, ce serait juste un footballeur qui vient pour gagner."
Sur la polémique de l'année dernière concernant les "injures homophobes" lancées sur le terrain comme dans les tribunes, Dante assure que "parfois, certaines choses qui se disent (sur le terrain) doivent y rester", pour éviter de mal interpréter ce qu'il s'y passe : "Certains mots sont liés à (un) mauvais vocabulaire, pas à de l'homophobie."
Pour lui, "quand les supporters disent que les arbitres sont des 'enculés' ou que le gardien est un 'pédé' c'est pour déstabiliser l'autre (…) L'homophobie n'est pas banalisée dans le football."
L'année dernière, la justice a ouvert une enquête pour "injures en raison de l’orientation sexuelle" après des dérapages constatés dans les tribunes lors d'une rencontre entre Nice et Marseille. Des banderoles brandies par certains supporters niçois, considérées comme homophobes, ont fait polémique.
Le Centre LGBT Côte d'Azur avait regretté le manque de réaction des cadres de l'OGC Nice, aux abonnés absents dès que la question des LGBTphobies se pose.
"Aujourd'hui on ne parle que de choses négatives, de juger le comportement des gens, plutôt que de valeurs de vie, d'échanger sur ce qu'on doit faire, de retrouver les bases, la famille, les rêves, d'être quelqu'un de bien. Il faut valoriser ça" — Dante
Dopage et salaires
"C'est clair qu'une mauvaise image a été créée pour le footballeur. On dit : 'ils gagnent de l'argent trop vite, trop tôt, ils font n'importe quoi et, sur le terrain, parfois, ils n'ont pas envie. 'C'est vrai, pas vrai, c'est difficile de se positionner" a réagi l'Aiglon, interrogé sur le salaire des stars du foot.
"Après, il faut être raisonnable. Les footballeurs sont quand même en train de travailler, ils ne volent l'argent de personne, ne sont pas en train de mentir, de tricher pour avoir cet argent. Tandis que d'autres font des choses dans la vie pour en avoir beaucoup, et pas par le bon chemin".
"Une carrière, au top, c'est 10 ans pour gagner tout ce que tu dois gagner dans ta vie. C'est aussi une pression, du stress, a poursuivi l’ancien joueur du Bayern Munich. Soit tu gagnes maintenant, soit tu sais que tu devras faire quelque chose après. C'est facile pour les gens de dire : 'Ouais, ils gagnent beaucoup d'argent à leur âge'. C'est vrai. Par contre, le temps de travail est très réduit. Et s'il y a une grosse blessure…".
Concernant le dopage, Dante affirme n'en avoir "jamais vu de sa carrière", qu'on ne lui a "jamais proposé de produits" et qu'il n'en a de toute façon "pas besoin", lui comme ses collègues.