La police judiciaire de Nice poursuit ses investigations concernant l'utilisation des moyens du Département par Éric Ciotti, après un signalement effectué en 2019 par une association anticorruption.
Nous apprenions en novembre 2020 qu'une enquête était confiée à la PJ concernant Éric Ciotti : vous avez été nombreux à nous demander où en est l'affaire plus d'un an plus tard.
D'après des sources concordantes, confirmées à la mi-journée ce mardi 7 décembre par le procureur de la République Xavier Bonhomme auprès de Nice-Presse, l'enquête ouverte l'an passé "est toujours en cours".
De quoi parle-t-on exactement ? Le député (Les Républicains, LR) des Alpes-Maritimes est visé par une investigation pour "détournement de fonds publics", à la suite du signalement déposé par la branche locale d'Anticor, en septembre 2019. Elle vise à déterminer si l’élu a "utilisé indûment des moyens du Conseil départemental".
La situation que dénonce l’association qui lutte contre la corruption et pour l'éthique dans la vie publique aurait potentiellement commencé il y a cinq ans, en 2017.
Forcé de se placer en conformité avec la loi sur le non-cumul des mandats, Eric Ciotti doit démissionner de la présidence du Conseil départemental des Alpes-Maritimes.
Or, depuis cette date, il continuerait de bénéficier, "de manière possiblement illégale", "de moyens humains et matériels" du CD06. "Des faits qui pourraient être constitutifs d’un détournement de fonds publics", estime alors Jean-Valéry Desens, référent local d’Anticor.
Sont notamment dans le viseur, la "voiture avec chauffeur" d'Éric Ciotti, payée par la collectivité alors qu'il n'en est ni président, ni vice-président, ainsi que la vidéo d'un de ses voeux de Noël, "effectuée à grands frais, avec des prises de vue en drone, et hébergée sur les serveurs" publics.
Selon Anticor, citée par nos confrères du journal Le Monde, pour "contourner la loi sur le non-cumul des mandats, il se retrouve, alors qu’il n’est plus président, avec des moyens aussi importants que le président aujourd’hui, voire plus importants (…) qui n'existent nulle part ailleurs en France".
Autre question soulevée par le collectif : "La dizaine de communicants qui gravitent constamment autour de M. Ciotti, qui les paye et combien ?"
Le parquet de Nice décide de mener une enquête, à la lumière des éléments transmis, dès le mois de décembre 2019. Les médias ne s'en feront l'écho qu'en novembre de l'année suivante.
Au sujet de cette affaire, le député s'était dit "complètement serein", face à "une attaque politique sans aucune vérification". Tout en rappelant qu'à Anticor figure l'un de ses anciens opposants au sein de de la fédération maralpine des Républicains.