Un syndicat étudiant niçois a révélé qu'un examen universitaire a été reporté pour ne pas entraver le jeûne du Ramadan. Des sanctions vont être prises contre l'enseignant en question, alors que le député Éric Ciotti en appelle à la ministre de l'Enseignement supérieur.
Les réactions en cascade n'ont pas traîné. À l’université Côte d’Azur, un professeur a envoyé un mail groupé à ses étudiants pour leur annoncer le décalage d'un examen à une heure tardive pour cause de Ramadan. Un choix dénoncé par le syndicat UNI Nice (Union nationale inter-universitaire) qui a relayé l’information sur Twitter le 15 avril au soir, entraînant plusieurs condamnations de responsables politiques.
"Suite à plusieurs demandes, je décale le QCM de 20h à 22h30, notamment pour accommoder la rupture du jeûne du Ramadan. C’est l’ultime modification, car cela commence à devenir pénible" annonçait ainsi le chargé d'enseignement. Une capture d'écran du courriel a été publiée sur les réseaux sociaux dans la foulée.
D'après Andrea Orabona, responsable local de l’UNI, qui explique avoir été approché par plusieurs étudiants en troisième année de sciences humaines et sociales, l’enseignant aurait "réellement pensé bien faire", "à la suite de demandes de certains étudiants, il était dans une situation délicate".
Le responsable syndical dénonce toutefois l'initiative, motivée par des considérations religieuses : "on ne peut pas laisser passer ce genre d’agissements".
L’université Côte d’Azur n'a pas démenti les faits. Dans un communiqué transmis à la presse, elle avance qu’il s’agirait d’une "initiative individuelle ayant abouti à réorganiser un examen à un horaire inadéquat pour des raisons que nous ne pouvons pas cautionner."
Le devoir en question est annulé et sera "reprogrammé prochainement" par l'institution, qui souligne son attachement "aux valeurs républicaines et laïques, les seuls critères d’organisation des examens sont et ne seront toujours que des critères pédagogiques".
Sanction
Auprès du Figaro ce vendredi 16 avril, Jeanick Brisswalter, son président, réagit : "C’est une faute professionnelle, donc on va déclencher une sanction à l’encontre du professeur".
"On ne programme pas un examen à 22h30. Ce n’est pas parce qu’on a des examens en distanciel qu’ils doivent avoir lieu à n’importe quelle heure".
"Il y a donc deux fautes : programmer un examen à des heures qui sont inconcevables par rapport à la vie étudiante et une reprogrammation qui n’a pas tenu compte des contraintes pédagogiques".
Jeanick Brisswalter, président d'Université Côte d'Azur
Au niveau national, l’UNI dénonce une "lâcheté de certains acteurs de l’enseignement supérieur face à l’islamo-gauchisme" et demande au ministère de "passer aux actes et de prendre les mesures nécessaires pour que ces dérives ne se reproduisent plus".
La ministre saisie par Ciotti
Ce début de polémique a fait réagir plusieurs élus de premier plan dans le Sud-Est.
Éric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, pointe une information "extrêmement choquante et contraire à tous nos principes républicains. Je demande des explications à la ministre Frédérique Vidal et si cela est confirmé, d’intervenir pour combattre de telles dérives" écrivait-il hier soir sur Twitter.
Pour l'eurodéputé RN Thierry Mariani "alors que le Gouvernement fait voter une loi 'confortant le respect des principes de la République', à l’université de Nice, des partiels sont décalés à cause de la rupture du jeûne du ramadan. La fermeté de façade de Macron est visiblement déjà aux oubliettes".