Depuis l'annonce de sa candidature à la primaire de droite, le député maralpin Éric Ciotti ne cesse de faire parler de lui dans les médias. Pour ce faire, l'élu n'hésite pas à jouer sur des propositions chocs et autres déclarations parfois polémiques.
Sa déclaration de candidature : Ciotti : « je suis un candidat de droite qui ne s’excuse pas de l’être »
Faire sa place parmi tous les prétendants à l'Elysée n'est pas chose aisée. Mais depuis l'annonce officielle de sa candidature, Éric Ciotti est partout. Le questeur de l'Assemblée Nationale truste les pages des journaux et les tranches de chaînes d'info. Une mise en avant qui lui permet de diffuser efficacement son image auprès des Français.
Pour cela, l'élu LR assume pleinement son programme et entre dans les sujets forts, souvent polémiques.
Tour d'horizon de ses dernières déclarations.
Nos "racines judéo-chrétiennes"
Les racines chrétiennes de la France, un sujet qui revient souvent à chaque élection, notamment dans le camp de la droite. Le député LR des Alpes-Maritimes souhaite "inscrire dans la Constitution nos racines judéo-chrétiennes".
Une proposition que certains à gauche comme chez LREM considèrent comme "peu laïque".
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En 2002, Jacques Chirac s'était refusé à une telle initiative à propos de l'inscription des racines chrétiennes dans la Constitution, européenne cette fois.
L'ancien président de la République ne souhaitait pas "privilégier une religion par rapport à une autre".
Port du voile interdit
La religion, sujet prépondérant à droite, concerne aussi la délicate question du port du voile. À ce sujet, le candidat à la primaire LR est clair : il souhaite "interdire" le port du voile pour les jeunes filles mineures.
Une mesure qu'il souhaiterait aussi voir appliquée en général dans "dans les espaces des services publics, notamment des guichets de sécurité sociale ou de la mairie" mais aussi pour les accompagnateurs scolaires.
Une voix de plus pour Zemmour ?
Déclaration singulière qui lui a valu d'être repris par nombre de médias, Éric Ciotti envisagerait de voter pour Eric Zemmour au second tour, si celui-ci se retrouvait face à Emmanuel Macron.
Le polémiste va d'ailleurs débuter la tournée promotionnelle de son dernier livre à Nice le 18 septembre, après un passage à Toulon.
Pour le député LR, Eric Zemmour "défend aujourd'hui des idées que, pour la plupart, [il] partage". Malgré tout, même si le deux hommes sont en harmonie sur "le constat d'un déclin de notre pays", leur vision divergent sur d'autres sujets, comme "la place de la femme dans la société".
Multiples réactions
Ce positionnement de franc-tireur lui attire évidemment des critiques dans la sphère médiatique, sans que l'on sache pour l'instant s'il sera payant dans les urnes.
Un sondage a testé pour la première fois "l'hypothèse Ciotti", mais il en faudrait plusieurs pour voir se dégager une réelle tendance de fond.
Cette volonté d'accorder, éventuellement, son vote à Zemmour fait mouche au sein des LR. Daniel Fasquelle, trésorier national des Républicains et ex-député, estime qu'Éric Ciotti "a eu tort de dire ça", d'après une indiscrétion.
Jérôme Basti, conseiller municipal à Tourrette-Levens, parle d'une "extrêmisation des idées LR", quand Hervé Caël, conseiller municipal à Nice dans la majorité Estrosi évoque un "un dérapage contrôlé".
La presse a également vivement condamné ces dernières déclarations. Dans un article publié dimanche 5 septembre sur son site, Nice-Matin n'y va pas par quatre chemins, taclant un "Ciotti (qui) ne dissimule ni son opposition à Macron ni son ultradroitisme, flirtant avec les thèmes du Rassemblement national…"
D'autres camps réagissent. Thierry Mariani (RN) ironise en se demandant si Éric Ciotti "doit avoir un frère jumeau", rappelant que le natif de Nice avait finalement soutenu la liste de Renaud Muselier rassemblant la gauche et En Marche aux dernières régionales.
Du côté des écologistes, Thomas Portes, le porte-parole de Sandrine Rousseau (candidate à la primaire EELV) n'a pas manqué de décrire cette décision comme les "dernières digues, entre la droite et l'extrême droite, [qui] viennent de sauter".
Dans l'hypothèse d'un nouveau second tour Macron / Le Pen, Éric Ciotti n'hésiterait pas à voter avec un bulletin nul, comme il l'avait fait en 2017.
REPORTAGE. Depuis Levens, meeting champêtre pour France conservatrice avec Éric Ciotti