C'est notamment dans la métropole de Nice que l'on retrouve le plus de ménages proches de basculer dans la pauvreté. Alors que 17% des habitants de la région Sud sont des précaires, 8% risquent fort de le devenir.
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L'Insee livre ce mardi une étude passionnante sur ces Français à deux doigts de tomber la pauvreté. Cette situation intermédiaire concerne des milliers de sudistes, une bonne part étant concernés dans le pays de Nice.
Centré sur le "halo de la pauvreté", un espace qui comprend les personnes vivant avec une somme comprise entre 1097 et 1279 euros par mois, le rapport est donc consacré à celles et ceux se trouvant juste au-dessus du seuil de pauvreté. Rappelons que ce travail porte sur l'année 2019, et qu'à cette période, celui-ci est établi à 1097 euros.
8% de la population vit juste au-dessus du seuil de pauvreté
Voilà cinq ans, Provence-Alpes-Côte d'Azur était la troisième région comptant le plus de pauvres, 17,1% de la population. Mais la catégorie "juste au-dessus", aussi, était très représentée dans le Sud-Est.
8% de ses habitants (près de 400.000 âmes !) font partie de cette tranche des faibles revenus comprise entre 60 et 70% du niveau de vie médian national. La 5e collectivité avec le taux le plus élevé du pays.
Un riverain sur quatre en Provence-Alpes-Côte d'Azur est donc précaire ou inclus dans le "halo de la pauvreté". Entre les deux groupes, on remarque quelques similitudes, dont la forte présence des familles monoparentales (respectivement 24 et 20%) et nombreuses (25 et 19%), ainsi que la faible représentation des couples sans enfants (10 et 13%). Pour l'âge, les hommes et femmes entre 40 et 49 ans sont assez largement les plus impactés (26 et 24%).
Les ménages les plus en difficulté financièrement survivent davantage avec le chômage (12%) et les prestations sociales (18%), tandis que les personnes juste au-dessus du seuil de pauvreté s'appuient plutôt sur les salaires, certes faibles (48%) et les pensions de retraite (29%).
Un tiers des foyers fragiles sont tombés dans la pauvreté
Maintenant, il est aussi intéressant d'observer si ces foyers coincés un temps dans ce "halo de la pauvreté" parviennent à se sortir de cette situation. La réponse est positive pour près de 50% des cas entre 2014 et 2019. Ils sont 47% à avoir quitté cette zone "par le haut" en cinq ans. Mais l'effet inverse existe aussi, puisque 29% d'entre eux ont basculé vers une situation encore plus dure.
On remarque que les retraités ont plutôt tendance à rester à la limite (35,5% pour les plus de 60 ans). Les actifs parviennent eux à s'en extraire en majorité, à l'image des 40-60 ans (55%). Même les plus jeunes, de 30 ans et moins à 39 ans (51,5%), améliorent leur niveau de vie.
Enfin, on peut s'apercevoir que dans cet entre-deux, entre foyers modestes et pauvres, les moins fragiles résident dans les territoires de l'Estérel, de la Côte d'Azur, du Pays de Grasse ou encore dans la Vallée des Beaux-Alpilles. Au contraire, les ménages les plus proches de sombrer se trouvent dans le Grand Avignon, la métropole de Nice, ainsi qu'en Arles, à Crau et en Camargue.