Située dans l’arrière-pays maralpin, à quelques encablures de Monaco, la commune de L’Escarène est connue pour ses routes en lacets et son impressionnant viaduc perché à 40 mètres de hauteur.
Dans tous les sens du terme, L’Escarène est bien plus qu’une étape. Bien évidemment, les très rapides voitures du rallye de Monte-Carlo ne font qu’emprunter les routes sinueuses entre le col de Nice et celui de Braus, mais les curieux ont des raisons de s’arrêter dans cette belle localité postée sur le chemin menant à Tende.
Cette voie, à mi-chemin entre le parc national du Mercantour et la Méditerranée, était autrefois un point de passage obligatoire sur la fameuse « Route du Sel », et ce, jusqu’au jusqu’au XIXe siècle. Sa devise, « Sta viator » ou « Arrête-toi voyageur », reste d’ailleurs d’actualité.
L’orgue de l’église Saint-Pierre

La cité recèle d’innombrables charmes cachés, dont le vieux-centre et son église Saint-Pierre-Es-Liens. Édifiée au XVIIe, elle forme un ensemble baroque absolument saisissant avec les autres petites chapelles que l’on peut remarquer à proximité. À l’intérieur du principal bâtiment religieux, classé monument historique, se trouve un superbe orgue datant de 1791 et imaginé par les frères Grinda.
L’objet est toujours en service, puisqu’il fait le bonheur de la commune encore de nos jours. Tous les étés, au « Rendez-Vous de l’Orgue Vivant de l’Escarène », un événement au cours duquel d’excellents musiciens sont conviés. Il rejoint une grande collection construite année après année par ses concepteurs, qui ont également œuvré à Clans, Villefranche-sur-Mer, et dans plusieurs villages du Comté de Nice.
Le viaduc, la vigie du village
Si le territoire, déjà enclavé, l’est encore plus durant les travaux des chemins de fer reliant la Baie des Anges à Tende, le « Train des Merveilles » est, lorsqu’il est en fonction, l’un des meilleurs moyens de transport afin de venir découvrir la ville. Celui donne à voir un ouvrage impressionnant, le viaduc, qui a été élevé dans les années 30. Caractéristique visuelle principale du décor, il enjambe la vallée du Paillon, dominant les alentours du haut de ses 40 mètres d’altitude. Une voie ferroviaire composée de onze arches.
En poursuivant la visite de L’Escarène, on traverse d’anciennes ruelles en pierre, de vieux ponts, dont le « Carriera dou Mitan », ainsi que la jolie place de la Gabelle. On plonge dans un passé médiéval qui a forgé la commune dès le XIe siècle. D’abord fief de l’abbaye de Saint-Pons, il appartiendra à partir du XVIIIe siècle à la seigneurie des Tonduti de L’Escarène.
Des vestiges et monuments nous content l’histoire du village, à l’image de la chapelle Saint-Pancrace du XVIIe siècle, rénovée en 2023, et celle de Saint-Roch. On aime aussi arpenter les allées du quartier du Serre, sans oublier d’aller admirer la tour carrée sur la crête Sainte-Brigitte.
Décors naturels exceptionnels
Car la localité est aussi un trésor naturel d’une immense richesse, où de splendides balades pédestres et cyclables peuvent être programmées. On suit ainsi les sentiers dans la forêt de pins et de chênes, tout en longeant les rivières qui serpentent dans la ville.
Au détour de ces balades, n’hésitez pas à vous pencher sur l’activité oléicole. Le musée vous reçoit toute l’année, tandis que le moulin communal ouvre en saison. Quant au troisième monument encore debout, il sert désormais de lieu d’exposition aux artistes sous le nom de musée du Cougourdon.
Du côté de la médiathèque, un jeudi soir par mois est consacré à des conférences. La prochaine date étant le 14 novembre prochain, avec Jacky Cosson, retraité, ancien membre du Centre national de la recherche scientifique.



