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Capture écran Twitter / Rivieractu |
Sur Twitter, le passé gênant de certains candidats et leurs stratégies sont mis au jour par des profils secrets. Ces "infos" sont à prendre avec des pincettes, mais elles pourraient contribuer à apporter un peu de dynamisme à une campagne qui ne passionne pas les foules.
RÉSEAUX SOCIAUX — Vous aimiez "Christian Macronsi", l'internaute anonyme qui raille le maire depuis plus d'un an ? Vous allez adorer "Les Martinades de Joelle" et "Nice 2020 Indiscret". Ceux qui pensent que la capitale azuréenne est une ville endormie avec un Internet trop pauvre auront bien tort.
Concrètement, que font ces comptes (au succès relatif, pour le moment) ? De la critique, tantôt frappée au coin du bon sens, parfois pas du meilleur goût. Ces profils se livrent à un exercice de satire souvent très malin. Rafraichissant, dans une campagne où l'issue ne fait que peu de doutes — Christian Estrosi part très favori et pourrait gagner dès le premier tour — et dont le casting du côté des autres candidats est si peu enthousiasmant.
"@ChristianMacronsi" tombe parfois dans des écueils évitables, avec des insultes inutiles ("collabo", traître") mais ses tweets ont parfois été savoureux. "Les Martinades de Joelle" communique autrement, de façon plus précise.
La cible, attaquée férocement depuis plusieurs jours, est l'ancienne adjointe aux affaires sociales Joëlle Martinaux. Le compte tourne en ridicule ses nombreux… changements d'avis, disons.
Quelques mois après mon élection sur la liste de Baréty surprise (ou pas…) je rejoins la majorité de Peyrat 🤗Et oui j'ai encore retourné ma veste 😁… Je n'aime pas être dans l'opposition que voulez-vous…
Et oui déjà deuxième trahison et ce n'est que le début
A demain ! pic.twitter.com/z23iouAoOR
— Les Martinades de Joelle (@JoelleMartinade) November 23, 2019
En 2001, je repars avec Peyrat et oui il était toujours favori…Mais en 2008 : tadaaaa : nouvelle trahison 🤗
Et oui je pars avec mon nouveau copain @cestrosi… Mais nouveauté je suis au MPF qui est LE parti progressiste par excellence (😂)#RetournementDeVeste
A demain ! pic.twitter.com/Gv6O9SwFho
— Les Martinades de Joelle (@JoelleMartinade) November 24, 2019
Le compte raille ici cette "marcheuse de la première heure" présente à un meeting de François Fillon en janvier 2017, ou sa présence à une soirée de l'association LGBT+ Le Refuge après avoir (visiblement) été dans les rangs de l'opposition au mariage pour tous en 2013…
Il y a quelques temps je manifestais avec la Manif pour Tous 🤗Hier j'étais au Refuge… J'ai besoin de me racheter une image 😇
🎶"Je suis pour le communisme
Je suis pour le socialisme
Et pour le capitalisme
Parce que je suis opportuniste"J. Dutronc, peut-être pour moi 🤔 pic.twitter.com/j9hUXFfSyr
— Les Martinades de Joelle (@JoelleMartinade) November 19, 2019
Un autre compte égrène depuis quelques jours ses infos, sans se baser cette fois sur des archives sourcées et des preuves comme le profil précédant, mais plutôt en relayant des "ragots" venus des coulisses. Ici une citation amusante d'un élu, le reste du temps des accusations contre les uns et les autres (tractations pour la future liste de Christian Estrosi aux municipales, tel associatif qui souhaite se relancer en politique, etc) que l'on ne relaie pas ici faute de pouvoir les vérifier.
Remonté comme un coucou, Auguste Verola était prêt à en découdre en cas de forfait d’Eric Ciotti. Ce dernier l’en a dissuadé. Officiellement tout le monde soutiendra Christian Estrosi. Officieusement, « on votera communiste s’il le faut » nous confiait hier un ciottiste. pic.twitter.com/zg0p7DKmo2— Nice2020 Indiscret (@Nice2020Inside) November 19, 2019
Ne nous y trompons pas, la démarche n'est peut-être pas si "citoyenne" que ça. Ces comptes ont accès à beaucoup de documents anciens et à des renseignements de première main, souvent venues de l'intérieur. En pleine campagne, il y a fort à parier que les états-majors des différents candidats soient derrière certains d'entre eux, avec l'unique objectif de décrédibiliser l'adversaire. Vigilance, donc, avec les infos véhiculées. Les comptes se relaient entre eux et interpellent les reporters politiques et les patrons des différentes rédactions locales, preuve de leur bonne connaissance du fonctionnement de la parole médiatique à Nice.
Ils ont toutefois le mérite de ressortir des archives pertinentes pour le choix des électeurs (quand les tweets sont assortis de preuve et de sources fiables), propres à enrichir le débat public.
Ils apportent surtout un peu de piquant et de dynamisme à une campagne niçoise qui en manque cruellement.internet