Au cours d’une interview accordée à Nice-Presse, Christian Estrosi est revenu sur l’extension des compétences de la police municipale et l’application prochaine de la reconnaissance faciale. Deux dossiers qui pourraient avancer très rapidement dès la prochaine mandature.
Souvenez-vous, c’était en 2019. Lors du carnaval de Nice, la municipalité avait pu expérimenter la reconnaissance faciale.
Concrètement, pendant deux jours, les équipes de la Ville ont demandé à près d’un millier de volontaires de tester ce dispositif. Les non-volontaires avaient eu le visage flouté.
Un protocole appliqué dans le but de mettre en pratique divers scénarios, comme la localisation d’un enfant perdu dans la foule, d’un senior vulnérable égaré ou encore d’une personne recherchée par les autorités.
Mais voilà, l’extension à l’échelle de toute la cité a été bloquée par la Commission informatique et liberté (CNIL), malgré le fait que les caméras de vidéoprotection actuellement en place peuvent aisément employer cette technologie.
Un “combat” en continu
Un revers qui ne semble pas avoir découragé Christian Estrosi. Au cours d’un entretien avec Nice-Presse le 5 avril dernier, l’édile s’est montré particulièrement confiant sur ce dossier, avançant avoir obtenu des “garanties” après plusieurs échanges avec Emmanuel Macron.
“Il va y avoir des modifications constitutionnelles qui nous permettront, notamment, d’avancer dans le domaine du numérique sur la reconnaissance faciale” indiquait-il dans nos colonnes, en cas de réélection pour le président sortant. Lequel ne s’y était pas encore engagé, interrogé sur ce dossier lors de sa dernière visite à Nice.
Un projet d’ampleur puisqu’une modification constitutionnelle nécessite de réunir les parlementaires lors d’un congrès à Versailles, ou d’organiser un referendum.
Dans une précédente interview publiée dans Nice-Presse en janvier 2021, le maire de Nice insistait encore sur son “combat” pour l’application de ce dispositif.
“Nous pourrions arrêter très rapidement des criminels fichés dès lors qu’ils tenteraient de se déplacer dans notre ville, et nous gagnerions un temps fou pour retracer leurs déplacements pendant les enquêtes de police. Nous pourrions aussi faire un travail extraordinaire dans le cas des disparitions d’enfants ou de personnes déficientes.”
Une idée déjà évoquée en 2016, au lendemain des attentats de Nice. En pleine polémique sur le dispositif de sécurité déployé ce soir du 14 juillet par l’État, Christian Estrosi, alors 1er adjoint, estimait que “si on nous avait autorisés à utiliser notre logiciel de reconnaissance faciale, il en aurait peut-être été autrement.”
Et d’ajouter : “on se serait rendu compte que le conducteur du camion avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour violence et qu’il figurait sur le fichier des infractions constatées.”
Au cours de notre dernier entretien, l’édile a également évoqué l’usage des drones retoqué par le Conseil constitutionnel. La mairie ne peut toujours pas faire décoller ces appareils pour lutter contre la criminalité, comme prévu à l’origine. Ils sont actuellement utilisés pour des sujets “sanitaires et de gestion des risques” par la Métropole NCA.