L'avocat défendant les intérêts de la famille de l'individu tué par un policier à Nice la semaine dernière estime que l'usage de la force n'était pas justifié, allant même jusqu'à utiliser les termes "d'homicides" et "d'assassinats" au sujet des dernières affaires liées à des refus d'obtempérer.
« Zied ne méritait pas de mourir en se prenant une balle en pleine poitrine ». Juste avant le week-end, la mère du jeune homme tué par un policier à Nice-Ouest le 7 septembre a pris la parole dans Le Parisien. "Il a été exécuté à bout portant" estime-t-elle.
Ce lundi 12 septembre, c'est l'avocat de la famille qui s'exprimait à l'antenne de BFM Nice Côte d'Azur.
Pour maître Sefen Guez Guez, "rien ne justifiait que l'on fasse usage de cette arme puisque Zied était immobilisé par la voiture de police (ce qui n'est pas exact, puisqu'il pouvait réeculer, NDLR)".
"À ce que je constate, l'hypothèse selon laquelle il aurait pu blesser autrui dans sa fuite (en voiture, NDLR) ne s'est pas vérifiée" a défendu l'avocat, s'interrogeant sur "l'intérêt d'ouvrir le feu" sur le délinquant.
"Depuis un an, on constate un doublement de ces homicides (sic) provoqués par la police" a-t-il encore estimé.
L'avocat a également fait deux annonces. La famille se constitue partie civile "dès aujourd'hui" et une marche blanche va être organisée "avec ses copains du quartier ce dimanche".
Me Sefen Guez Guez va demander une reconstitution des faits sur place, et une saisie des images de vidéoprotection.
Avant de conclure : "Pour nous, il est insupportable que dans tous ces affaires, systématiquement, au point de départ, après l'assassinat (sic), après la mort on ait ces affirmations policières qui sont contredites par la vérité et les éléments de faits". Un assassinat est, par définition, un meurtre commis avec préméditation.
Le policier mis en examen
Les faits ayant conduit à la mort de ce Niçois de 24 ans se sont déroulés mercredi 7 septembre vers 16h30 quand l'individu circulant sans permis à bord d'un véhicule volé a été repéré sur la voie rapide en train de "zigzaguer dangereusement", d'après la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP).
Refusant d'obtempérer aux policiers lui faisant signe de s'arrêter, l'homme avait accéléré et quitté la voie rapide, percuté une voiture de police, avant de se retrouver bloqué.
"Après plusieurs sommations", un policier de 23 ans a tiré "à une reprise sur le conducteur du véhicule volé", une version "corroborée par des témoins présents sur les lieux", avait déclaré le procureur de la République Xavier Bonhomme dans la journée de vendredi, en annonçant l'ouverture de l'information judiciaire.
Une enquête de l'IGPN a été ouverte pour un éventuel homicide volontaire, et l'agent des forces de l'ordre a été placé en garde à vue.
Il a depuis été mis en examen, pour "violences volontaires avec arme ayant causé la mort sans intention de la donner", puis placé sous contrôle judiciaire. Son port d'arme lui a été retiré.
L'homme qui a perdu la vie au cours de cette intervention avait déjà été condamné, notamment pour des faits de conduite sans permis, d’infraction à la législation sur les stupéfiants et de vol et recel de vol, d'après le Parquet.