La famille de Robin Cotta, un jeune homme tué en 2024 à la prison des Baumettes à Marseille, a décidé d’engager une action en justice contre l’État. Leur avocat met en avant les manquements de l’administration pénitentiaire dans cette affaire.
Le drame survenu en octobre 2024, au sein de la surpeuplée maison d’arrêt des Baumettes, a ravivé les inquiétudes autour des conditions de détention en France. Robin Cotta, âgé de 22 ans, a été mortellement blessé à la gorge par un codétenu à l’aide d’un fragment de bol.
La victime venait tout juste d’être incarcérée à titre provisoire dans une affaire d’opioïdes. Son agresseur, âgé de 25 ans, purgeait une peine de six mois de prison pour une affaire de stupéfiants.
« Je mets en cause la responsabilité de l’État. Parce que selon moi, il y a toute une succession de fautes qui ont été commises et qui ont concouru » au décès en détention, a expliqué à l’AFP Me Étienne Noël, avocat du père de la victime. Il entend déposer un recours devant le tribunal administratif de Marseille.
L’avocat évoque notamment des « fautes de surveillance » et une « non-prise en compte du risque que représentait le placement » en cellule commune entre les deux détenus.
Une enquête criminelle est toujours en cours devant le juge d’instruction de Marseille, selon Me Noël.
Surpopulation carcérale : la France sous pression judiciaire et européenne
En septembre, le taux d’occupation carcérale en France atteignait 134,7 %. Le pays, régulièrement épinglé par la Cour européenne des droits de l’homme pour la surpopulation chronique de ses prisons, se situe désormais en troisième position en Europe, derrière la Slovénie et Chypre.
« Si les décisions d’affectations (de détenus) sont souvent contraintes par la surpopulation carcérale, le sous-effectif et les roulements des surveillants nuisent également à la détection d’éventuelles tensions, comme à la prise en compte des demandes des personnes détenues de changer de cellule », rappelait en 2023 l’Observatoire international des prisons.
Entre 2018 et 2023, quatorze détenus ont trouvé la mort, tués par leurs codétenus, selon les données de la même instance.
Avec AFP



