Maj : chez nos confrères du Figaro, Éric Ciotti a annoncé qu'il "votera Renaud Muselier", ce dernier s'étant engagé à "soutenir le candidat de la droite républicaine" pour la prochaine présidentielle.
Par refus de toute alliance avec les macronistes ou par ambition personnelle, certains élus maralpins ont, depuis plusieurs semaines, abandonné Renaud Muselier dans sa bataille contre l'extrême droite. Alors que le RN a dominé le premier tour des régionales en Paca, ils n'ont pas non plus appelé au "front républicain"… contrairement à la gauche.
Si Renaud Muselier était réélu dimanche à la tête du conseil régional, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il aurait bien peu de monde à remercier dans sa famille politique.
Dans les Alpes-Maritimes, un nombre important de barons LR n'ont pas bougé une oreille dans la course, laissant leur candidat investi s'enfoncer dans des sondages défaitistes (qui se sont d'ailleurs montrés trompeurs à l'issue du premier tour).
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En tête, on retrouve Éric Ciotti. Parmi les députés de droite dans le 06, c'est l'un des seuls à ne pas avoir participé à la campagne, même avec distance. Depuis le premier tour, il n'a pas varié, refusant tout effort depuis la main tendue de Muselier à LREM.
Difficile de voir ce qui le rapproche encore de Renaud Muselier ou de Christian Estrosi. Ces derniers jours, ses équipes ont distribué un tract de campagne pour les départementales titré "stop à l'immigration", avec une rhétorique qui n'aurait rien à envier à celle de l'extrême droite, comme l'ont dénoncé de nombreux internautes sur les réseaux sociaux.
À propos du positionnement radical de son ancien ami Éric Ciotti, Christian Estrosi ne disait pas autre chose début mai, balayant le "sectarisme" de l'élu niçois.
Prospectus de campagne d'Eric Ciotti pour les… départementales… Rien sur les compétences du département. Quant au contenu… no comment.. pic.twitter.com/JRJnfX92W0
— Julien Franchina (@JulienFranchina) June 14, 2021
Les autres députés de droite on été plus fidèles à leur famille politique : Marine Brenier, Bernard Brochand et Éric Pauget (qui dénonce tout de même une "alliance contre-nature avec En Marche") roulent ainsi pour Muselier.
Michèle Tabarot n'a pas retourné notre question envoyée ce mardi 22 juin. Contacté par SMS, son frère, le sénateur Philippe Tabarot, "votera Renaud Muselier par cohérence, étant comptable de son bilan en tant que vice-président, sans approuver sa stratégie".
Aucun message concernant les régionales du côté du président du département Charles-Ange Ginésy depuis dimanche. Moins de mystère avec Henri Leroy, pourtant réélu sénateur sur la liste des Républicains en septembre dernier : l'ancien maire de Mandelieu qualifiait il y a peu le candidat du RN d'«ami de droite ferme attaché à nos valeurs historiques gauloises »… tout en taclant "le traître Muselier".
Du côté des autres sénateurs et sénatrices, les élus soutiennent le président sortant, Dominique Estrosi Sassone et Patricia Demas en tête. L'Antiboise Alexandra Borchio-Fontimp a confirmé cet après-midi à Nice-Presse faire de même.
C'est aussi le cas du maire de Villeneuve-Loubet Lionnel Luca, parfois présenté comme un ami de Thierry Mariani, qui a toutefois souligné auprès de nous cet après-midi "soutenir sans aucun état d'âme Muselier au premier comme au second tour !"
Il avait également annoncé la couleur depuis des semaines : David Lisnard, pourtant très friand de lumière médiatique, ne s'est pas du tout investi pour le président du conseil régional. Avec Renaud Muselier, "on est dans la nasse, dans le piège très destructeur d'alternatives crédibles, fiable, saines et claires" a-t-il taclé chez Jean-Jacques Bourdin sur RMC-BFMTV le 16 juin. La tentative de candidature du maire de Cannes à la présidentielle pourrait ne pas être tout à fait étrangère à ce pas de côté.
À propos de ces élus, l'adjointe au maire de Nice Agnès Rampal prend très clairement position dans Nice-Presse ce mardi : "Je les renvoie à leur responsabilité historique. Dimanche, il faudra pouvoir compter sur la mobilisation la plus large possible contre le Rassemblement national."